De notre envoyé spécial
Le peptide YY (PYY) est une hormone intestinale produite lors des repas. Sa concentration plasmatique augmente avec le contenu calorique des repas. Lorsque le PYY arrive au cerveau, il déclenche une sensation de satiété. Chez des sujets obèses, les taux de PYY seraient plus bas, expliquant une plus grande difficulté à cesser de manger. Le septembre 2003, un article du « New England Journal of Medicine » décrivait les effets d'une perfusion intraveineuse de PYY chez des sujets de poids normal ou obèses (« le Quotidien » du 4 septembre).
Une perfusion pendant quatre-vingt-dix minutes s'accompagne d'une sensation de satiété et pendant vingt-quatre heures une diminution de 30 % des ingestats caloriques.
Une équipe de chercheurs a mis au point une formule galénique permettant une administration nasale du PYY 1-36, un agoniste PYY.
Grâce à un excipient qui a la propriété d'ouvrir les « tigh junctions » nasales et sélectionné parmi plus de 9 000 formules, le PYY est absorbé par la muqueuse nasale de manière cent fois plus importante. La meilleure formule a été testée in vitro sur des cultures cellulaires épithéliales humaines. Elle est stable pour des températures variant de 4 à 40 °C.
Des études ont été menées chez le rat avec des doses de PYY de 50 à 1 000 fois plus élevées que celles attendues par délivrance nasale ; elles confirment l'absence d'effet indésirable et la bonne tolérance.
Chez l'homme, les premiers essais montrent que le PYY délivré par le spray est détecté au bout de cinq minutes et atteint un pic en 15 à 30 minutes pour simuler au niveau du cerveau la sensation de satiété.
Premières études cliniques à Londres
Les premières études cliniques ont commencé à Londres (équipe du Pr S. Bloom) pour évaluer les effets selon les doses et la tolérance.
Si le PYY confirme les espoirs placés en lui, ce serait une avancée considérable dans les mécanismes pharmacologiques de contrôle pondéral. Il resterait à définir les modes d'utilisation, en fonction des effets induits sur la physiologie de la neuro-transmission particulièrement complexe.
Congrès annuel du North American Association for Study of Obesity.
Fort Lauderdale. Communications de G. Brandt (Los Angeles), M. Kleppe (Los Angeles) et S. Bloom (Londres).
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