PRATIQUE
Un père de 116 kg
L'histoire de Céline fait suite à celle de son père. Elle a 23 ans, consulte pour une obésité : 90 kg pour 1,63 m (IMC : 34,6).
Son père a été adressé en septembre 2000 par sa rhumatologue, il pèse 116 kilos pour 1,70 m (IMC : 40). Il est en invalidité depuis plusieurs mois pour des lombalgies majeures. Il a dû abandonner sa profession de mécanicien et se sent déprimé. Il essaie de maigrir depuis plusieurs années sans succès. L'obésité majore les douleurs vertébrales. Il a perdu son petit-fils deux ans auparavant et n'en a pas encore fait le deuil. Le bilan biologique est normal.
Des erreurs banales
Il a accepté de remplir un cahier alimentaire. Il estime faire déjà très attention à ce qu'il mange et on ne retrouve que des erreurs banales dans son alimentation.
Je lui propose d'alléger son repas du soir en commençant par de la soupe, de diminuer le fromage et d'essayer de faire au moins un kilomètre chaque jour (500 mètres aller, 500 mètres retour). Le mois suivant, il a perdu un kilo. Six mois plus tard, en avril, il pèse 107 kilos (- 9 kilos) (je l'aurai revu six fois). L'amaigrissement s'est fait tout doucement et mon principal souci, lors des consultations, a été de le persuader de la réalité de l'amaigrissement.
Heureux à la campagne
Nous avons beaucoup discuté de la vie, des familles, etc. En juin, il pèse 103 kilos, maîtrise bien son alimentation, mange suffisamment de légumes verts, marche tous les jours (suivant ses douleurs) un ou deux kilomètres. Son moral est nettement meilleur, il a vu qu'il pouvait réussir. En janvier 2003, il pèse 100 kilos, a nettement moins mal au dos et est heureux à la campagne.
Céline, la fille, 90 kg
Céline, sa fille, me consulte en juin 2002, elle pèse 90 kilos, a une obésité de l'enfance, pesait 95 kilos il y a deux ans. Les choses vont se passer très simplement : je lui explique ce qu'est l'alimentation normocalorique à 2 000 calories. Elle va plancher avec son cahier pendant un ou deux mois, apprendre à se repérer dans cette normalité. En février 2003, elle pèse 76 kilos, mange maintenant quand elle a faim, ressent très bien sa satiété, marche tous les jours. Elle ne mange pas encore assez de fruits.
Le déclic
Elle a maigri « toute seule », sans problème. Je lui demande lors de notre dernière consultation ce qui a été le déclic et elle me dit, huit mois après notre première rencontre : « Mon père, un jour, n'avait plus de pantalon, il m'a demandé de lui prêter le mien et il est rentré dedans. J'avais toujours connu mon père gros, mais, là, je me suis dit que je ne devais pas être au-dessus de lui ! »
Céline répond maintenant dans son travail quand on lui marche sur les pieds...
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