Annalisa Berzigotti et coll. déterminent qu’un IMC augmenté est un facteur prédictif indépendant de décompensation clinique d’une cirrhose préexistante, indépendant de la tension portale et de la fonction hépatique. L’obésité est associée à une plus grande agressivité dans le développement d’une hépatite virale chronique.
Son impact sur la décompensation a été étudié chez 161 patients présentant à l’inclusion une cirrhose compensée. Dans cette population, 40 % de l’effectif étaient en surpoids et 30 % étaient obèses. La décompensation de la cirrhose est survenue chez 40 % des patients, à une fréquence croissante en fonction de l’IMC : cela concerne 15 % de ceux à l’IMC normal ; 31 % de ceux en surpoids ; et 43 % des obèses (p = 0,011). La probabilité de décompensation d’une cirrhose est significativement plus élevée dans le groupe des IMC anormaux (p = 0,022). L’effet délétère de l’obésité sur l’évolution de la cirrhose est observé quelle qu’en soit l’étiologie.
Pour leur part, Tania Welzel et coll. trouvent que le syndrome métabolique augmente significativement le risque de développer deux cancers primitifs du foie : le carcinome hépatocellulaire (CHC) et le cholangiocarcinome intrahépatique (CCI). L’incidence de ces deux cancers est en augmentation aux États-Unis. Le syndrome métabolique est un facteur de risque reconnu de CHC et il est seulement soupçonné pour ce qui est du CCI. Les auteurs ont évalué l’amplitude du risque à l’échelle de la population, en utilisant une base de données épidémiologiques de Medicare (base SEER).
L’analyse de l’association entre le syndrome métabolique et le développement de cancers primitifs du foie, entre 1983 et 2005, a pu être faite pour 195 953 individus dont 3 649 cas de CHC et 743 cas de CCI. Un syndrome métabolique était présent chez 37 % des cas de CHC et 30 % des cas de CCI, versus 17 % des autres sujets. Les calculs montrent que le syndrome métabolique est associé à un risque significativement accru de CHC (odds ratio 2,13) et de CCI (OR de 1,56).
Les composantes individuelles du syndrome métabolique – altération de la glycémie à jeun, dyslipoprotéinémie, obésité et HTA – sont plus fréquentes chez ceux qui ont développé soit un CHC soit un CCI que chez les autres personnes.
« Hepatology », doi:10.1002/hep.24418; et doi:10.1002/hep.24397. Août 2011.
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