• Les boissons sucrées
Qu'elles contiennent du saccharose (sodas, sirops...) et/ou du fructose, les boissons sucrées sont riches en calories (de 460 à 550 calories par litre, voire 710 pour le jus de raisin) et constituent une part non négligeable de l'apport calorique total chez l'enfant aux Antilles, comme en France métropolitaine.
Les sodas sont, chez l'enfant, un « support » de plaisir, de convivialité et de socialisation ; cependant, selon plusieurs études récentes, il apparaît que leur consommation joue un rôle sur la prise de poids.
Une étude récente coordonnée par D. Ludwig et publiée dans le « Lancet » en février 2001 montre que chez 400 enfants suivis pendant dix-neuf mois, la consommation d'un verre de soda de plus chaque jour par rapport à leur consommation de base augmente le risque d'apparition d'une obésité de 60 % et ce indépendamment de l'apport calorique total ou de l'activité physique.
Cette corrélation se justifie par l'absence de compensation pour les boissons sucrées : l'étude expérimentale de Di Meglio et Mattes (1) menée chez 15 adultes auxquels on proposait soit une gelée sucrée, soit un soda montre qu'à apport calorique égal (450 kcal/jour) la consommation d'une gelée sucrée ne modifie pas l'apport calorique total, les sujets mangent moins après avoir pris la gelée. En revanche, après consommation de soda, les sujets mangent autant, voire plus.
Ce phénomène s'explique en partie par le fait que, consommé sous une forme liquide, le saccharose a un index glycémique plus élevé (donc un risque d'hypoglycémie réactionnelle, puis de fringale et de grignotage) et augmente plus le niveau d'insulinémie et les capacités de stockage de l'organisme que le saccharose incorporé à un aliment solide.
Avec les jus de fruits, les phénomènes sont très voisins : le fructose entraîne des index glycémique et insulinémique inférieurs à ceux du saccharose, mais, comme le saccharose, il induit un phénomène de dysrégulation de la prise alimentaire qui n'existe pas lorsque le fruit est consommé entier.
• Les boissons édulcorées
Les édulcorants procurent une saveur sucrée pour une quantité minime de calories. De ce fait, les boissons édulcorées sont souvent proposées au cours de la prise en charge des surcharges pondérales. Cependant, elles ont un effet pervers : elles accentuent l'habituation des sujets au goût sucré. En outre, leur consommation avant ou au cours du repas modifie les attirances gustatives : elle diminue l'appétence pour le pain et les légumes, au profit d'aliments plus concentrés en calories. Ce comportement est la source d'un excès d'apport énergétique et de déséquilibre alimentaire.
Enfin, la consommation alternée de boissons édulcorées et de boissons sucrées riches en énergie pourrait perturber, notamment chez l'enfant, les mécanismes d'apprentissage des relations entre aliments et calories par les centres de commande de la prise alimentaire.
• L'eau nature
L'eau « nature » devrait constituer la principale source de boisson pour l'enfant comme pour l'adulte, souligne le Dr Jacques Fricker.
Eau minérale, eau de source, eau issue du robinet, elle peut être consommée entre et pendant les repas. Aux enfants, il est préférable de donner de l'eau plate afin de les habituer à se désaltérer avec une eau sans goût ; l'eau gazeuse pourra leur être proposée de temps en temps.
A l'heure du petit déjeuner ou du goûter, le lait constitue la boisson de référence par sa richesse en protéine et surtout en calcium, il peut être ajouté à du café ou à du thé peu ou non sucrés.
Quant aux boissons sucrées, qui contribuent à l'augmentation de la prévalence de l'obésité dans les pays développés, il est préférable de les éviter ou de les réserver à certains moments bien précis, une ou deux fois par semaine à l'occasion d'un après-midi entre amis ou au cours du week-end.
Congrès Antilla 2001, qui s'est tenu en Guadeloupe sous le haut patronage de la DDASS et du Collège d'endocrinologie et maladies métaboliques d'Antilles-Guyane. Une communication du Dr Jacques Fricker.
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