NYC. Trois lettres magiques pour tous les amateurs de jazz. Depuis les années 1930, la Grosse Pomme est LA capitale du jazz. De Harlem à la légendaire 52e Rue. Aujourd’hui encore, la ville compte près d’une centaine de clubs, le siège social de toutes les grandes maisons de disques et, donc, une concentration impressionnante de musiciens. Si, depuis plusieurs décennies, l’Europe a su développer ses propres formes musicales, de New York arrivent régulièrement des musiciens qui bousculent toutes les traditions et font évoluer le jazz vers d’autres horizons. Le cycle « New York » de la Cité de la musique à Paris sera l’une des occasions de (re)découvrir certaines pointures new-yorkaises.
Sex Mob (1) (littéralement : la « meute du sexe ») du trompettiste à coulisse Steven Bernstein est un quartet relativement inclassable. Groupe de l’instant présent, Bernstein et ses acolytes – Briggan Krauss (saxophone), Tony Scherr (basse) et Kenny Wollesen (batterie) – pratiquent depuis sept ans une musique urbaine qui emprunte aussi bien au répertoire postmoderniste qu’aux accents free jazz. Leur slogan : «Redonner à la musique instrumentale un côté sexy!» Leurs reprises de titres de Prince, Sly Stone, Little Richard, des musiques de James Bond, du Dixieland ou de Duke Ellington montrent l’ampleur de leur éclectisme et de leur non-conformisme. Quant au côté sexy…
Le saxophoniste John Zorn (2) est déjà plus connu des amateurs de jazz d’avant-garde en France. Tout aussi inclassable musicalement que Sex Mob, John Zorn, 53 ans, transcende les genres et les générations. Si la relecture de la culture juive de ses origines avec le groupe Masada est son travail le plus connu depuis les années 1990, l’altiste et producteur – digne héritier d’Ornette Coleman et d’Anthony Braxton dans sa démarche – est surtout un musicien radical qui cultive le sens de la provocation et qui affiche sa diversité culturelle. Il se produira à la tête d’un quartet original, Moonchild (Mike Patton, voix ; Trevor Dunn, basse ; Joey Baron, batterie), pour une musique vraisemblablement inattendue.
Maria Schneider (3) est une meneuse d’hommes. Une femme qui sait tenir la baguette. Assistante du chef d’orchestre-arrangeur Gil Evans en 1985, elle monte son big band, le Maria Schneider Jazz Orchestra, en 1993, qu’elle dirige depuis sans interruption dans les plus grands festivals de jazz, voire en club. Récompensée à de multiples reprises (Grammy Awards, Down Beat, etc), cette compositrice- arrangeuse raffinée est avant tout une architecte sonore, qui sait, comme son illustre mentor, utiliser les différentes palettes harmoniques et les spécificités des instruments pour construire et élaborer une musique aux climats variés.
(1) Paris, Cité de la musique (01.44.84.4.84, www.cite-musique.fr), 28 novembre, 21 heures.
(2) Idem , 30 novembre, 20 heures.
(3)Idem , 2 décembre, 16 h 30.
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