Le Programme national nutrition-santé (PNNS), mis en place en janvier 2001, a fixé les neuf objectifs nutritionnels à atteindre d'ici l'année 2005. Parmi ces objectifs figurent l'augmentation de la consommation moyenne des fruits et légumes (au moins 400 g, soit 5 fruits et légumes par jour), la consommation accrue d'aliments sources de calcium (soit 3 produits laitiers par jour) et l'activité physique.
Une enquête réalisée entre le 2 février et le 29 mars 2002 par l'INPES (Institut national de prévention et d'éducation pour la santé), l'URCAM (union régionale des caisses d'assurance-maladie), l'institut agronomique de Montpellier et le comité départemental d'éducation pour la santé du Doubs fait le point sur les comportements des Français en matière d'alimentation et de nutrition un an après la mise en place du PNNS. Des personnes ont été interrogées sur leur alimentation et leur activité physique des 24 dernières heures et sur la fréquence de consommation des principaux types d'aliments au cours des 15 derniers jours. De même, leur opinion a été évaluée en comparaison avec les objectifs fixés par le PNNS.
Les femmes davantage que les hommes
Les premiers résultats, publiés dans le « BEH » n° 18-19 du 29 avril, confirment que la consommation de fruits et légumes, de poissons et de produits laitiers est largement insuffisante. Il est nécessaire « de poursuivre l'information du public sur les repères de consommation quotidienne de chaque groupe d'aliments », indiquent les auteurs.
La veille de l'enquête, seulement 10,2 % des personnes interrogées ont consommé au moins 5 fois par jour des fruits et légumes, les femmes davantage que les hommes (12,7 % contre 7 %) et les plus âgées plus que les jeunes (21,3<\!p>% parmi les 65-75 ans contre 2,8 % chez les 12-14 ans). Et si l'on se réfère aux 15 jours précédant l'enquête, ils ne sont plus que 7 % à avoir une consommation conforme à l'objectif fixé. Les raisons évoquées pour cette faible consommation ne semblent être ni le temps de préparation, ni le prix élevé. Cependant, ils ne sont que 2,6 % à considérer qu'une consommation d'au moins 5 fruits et légumes par jour a un effet bénéfique sur la santé.
Si 93 % de l'échantillon avouent avoir consommé au moins une fois un produit laitier, ils ne sont que 23,4 % à atteindre l'objectif de 3 produits par jour. Surtout parmi les plus jeunes, qui sont 56,1 % à en avoir consommé au moins 3 fois par jour.
En ce qui concerne le poisson, 34,5 % des personnes interrogées en consomment au moins 2 fois par semaine. Les plus de 45 ans sont plus nombreuses que les plus jeunes (45 % contre 27,3 %). Plus de 20 % déclarent n'avoir jamais consommé de poisson ou une seule fois au cours des quinze derniers jours.
Les comportements sont plus proches des recommandations du PNNS pour la consommation de féculents et pour la durée de l'activité sportive.
Ils sont 31,4 % à avoir consommé du pain, des céréales, des pâtes, du riz,ou d'autres féculents 3 fois dans la journée et 43 % à en avoir consommé 4 fois et plus.
Les hommes plus que les femmes pratiquent une activité physique (marche ou sport) et exercent cette activité pendant au moins 30 minutes par jour, comme le conseille le PNNS. Cependant, ils sont plus nombreux que les femmes à avoir une activité sédentaire (ordinateur, console de jeu, télévision).
Les auteurs précisent que tous les aspects de la dépense énergétique n'ont pas été pris en compte, notamment les soins aux enfants ou les tâches ménagères : « Ces occupations, aujourd'hui encore essentiellement féminines, interviennent probablement de façon non négligeable dans l'activité quotidienne des femmes interrogées ».
Lorsqu'elles composent leur menu, les femmes se disent plus souvent influencées par des préoccupations de santé (80 %). Les hommes mettent plutôt en avant leurs préférences personnelles. « La recherche d'une meilleure santé par le biais de l'alimentation est davantage une valeur féminine », ont conclu les auteurs.
Le surpoids touche 10,6 % des 5-7 ans et 11,9 % des 10-18 ans
- Depuis 1999, une série d'enquêtes triennales a été mise en place pour évaluer la santé des enfants en milieu scolaire. La première vague (1999-2000) a permis d'analyser la corpulence des enfants de grande section maternelle (5,8 ans en moyenne). Les données ont été recueillies pour 29 896 enfants dans 1 675 écoles de France métropolitaine et des départements d'outre-Mer.
Les résultats publiés dans le « BEH » montrent que 10,6 % des enfants présentent un surpoids (obésité incluse), selon les références françaises. Le surpoids est plus fréquent chez les filles que les garçons (12,3 % contre 9 %), à Paris que dans les autres villes ou chez les enfants scolarisé en ZEP que chez les autres.
5,4 % des enfants peuvent être considérés comme maigres.
La situation dans les DOM est particulière : le surpoids est moins fréquent, même en ZEP. Cependant, la fréquence de la maigreur y est très élevée. Cette situation est « tout à fait alarmante et mérite d'être surveillée spécifiquement ».
- Une étude transversale réalisée début 1998, chez 3 206 collégiens et lycéens âgés de 10 à 18 ans, met en évidence une prévalence de surpoids de 11,9 % (dont 2,6 % d'obésité). L'étude suggère qu'au-delà de la précarité, les modes de vie propres aux milieux très urbanisés contribuent au surpoids. Les jeunes du Val-de-Marne sont plus touchés que ceux du Doubs et de l'Hérault.
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