CHAQUE ANNÉE, environ 11 millions de cancers sont diagnostiqués dans le monde et ils occasionnent 7 millions de décès par an, ce qui constitue la deuxième cause de décès dans les pays occidentaux. Mais un cancer sur trois pourrait être prévenu et une détection précoce est possible pour un autre tiers. Par ailleurs, la mortalité diminue alors que le nombre de cancers diagnostiqués croît. Les patients bénéficient en effet de traitements novateurs qui ont augmenté la médiane de survie dans de nombreux cas.
Comme l’a rappelé P. Harper (Guys Hospital, Londres), 57 % des cancéreux ont plus de 65 ans, le nombre de sujets appartenant à cette tranche d’âge doublera au cours des vingt-cinq prochaines années ; aux Etats-Unis, par exemple, 20 % de la population a plus de 65 ans en 2030. Ces considérations démographiques conduisent à redéfinir la définition de la vieillesse. En effet, l’espérance de vie est de 14,2 ans à 70 ans, de 7,7 ans à 80 ans et de 5,4 ans à 85 ans. La prise en charge des sujets habituellement considérés comme âgés devra donc faire partie intégrante de la pratique clinique quotidienne. Les attentes des praticiens concernant les thérapeutiques devront alors se modeler sur celles des patients, en termes de survie et de qualité de vie... Ce dernier paramètre devrait ainsi faire partie de l’évaluation des nouvelles thérapeutiques (1). Globalement, comme l’ont montré R. T. Penson et coll. (Massachusetts General Hospital, Boston), les équipes soignantes sont moins tolérantes que les patients aux concepts de nausée, d’anorexie, de diarrhée et rash cutané (2). Ainsi, à l’inverse des malades, les soignants estiment en particulier que prolonger la vie de trois mois à un an est peu acceptable. Il convient toutefois d’être prudent dans la communication médecin-patient. Ainsi, toujours selon R. T. Penson et coll., lorsqu’un traitement de seconde ligne est entrepris, les patients espèrent une rémission dans 50 % des cas et une guérison chez 15 % des sujets, alors que les oncologues ont indiqué un taux de rémission de 15 % et une guérison dans 0 % des cas...
Cinq médicaments dans des indications majeures.
Le groupe Roche, incluant Genentech aux Etats-Unis et Chugai au Japon, est le premier fournisseur mondial de produits destinés à l’oncologie. Ces produits sont des anticancéreux, des soins de support et des produits pour le diagnostic. Concernant les anticancéreux, 5 produits, le bévacizumab (Avastin), le trastuzumab (Herceptin), la capécitabine (Xeloda), le rituximab (Mabthera) et l’erlotinib (Tarceva) ont fait la preuve d’un bénéfice en termes de survie dans des indications majeures comme le cancer du sein, le cancer colorectal, le cancer du poumon et les lymphomes non hodgkiniens.
Les biomarqueurs.
En matière de diagnostic, Roche intensifie sa recherche dans le domaine des biomarqueurs de haute valeur diagnostique. Ils sont destinés au contrôle de l’évolution de la maladie et à l’évaluation de la réponse thérapeutique.
La prochaine génération de systèmes mis au point par Roche Diagnostics mesurera des combinaisons de facteurs à l’aide de puces à ADN (« DNA microarray ») et de puces à protéines (« protein chips »). Ils permettront la détection précoce du cancer, la stratification du risque et la prévision de la réponse au traitement. Une puce à ADN unique (Amplichip) permettra la classification des maladies en hématologie. Concernant les leucémies, un test (Leukemia Custom Chip) devrait être disponible à la fin de 2006 pour de nouvelles applications de recherche. Une approche similaire a été adoptée pour les lymphomes.
D’après une conférence de presse organisée par les Laboratoires Roche, Bâle.
(1) P. Harper, T. Plunkett, D. Khayat. Quality Trials and Quality of Life in Non-Small-Cell Lung Cancer. « J Clin Oncol », 2003 ; 21 : 3007-3008.
(2) R. T. Penson et coll. Attitudes to ChemoTherapy in Patients with Ovarian Vancer. « Gynecol Oncol », 2004 ; 94 (2) : 427-435.
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