Il y a une trentaine d’années, un des rôles de l’anesthésiste était de vérifier l’absence de « contre-indications » à l’anesthésie. Lors de la consultation, il n’était pas rare de découvrir des patients qui ignoraient leurs pathologies associées car ils n’avaient pas été médicalisés. Nous devions alors dire s’il était possible de les anesthésier.
Aujourd’hui pour chaque patient et chaque situation d’interférence médicamenteuse, on peut proposer une technique anesthésique adaptée. Anesthésier tous les patients est devenu possible. Mais est-ce toujours souhaitable ?
Notre responsabilité dans une intervention est engagée conjointement avec l’opérateur. Même au-delà de notre responsabilité juridique, c’est notre responsabilité morale qui est en cause. Nous ne pouvons pas être détenteur d’une technique et la pratiquer sans nous poser la question de l’indication opératoire et sans nous assurer que les patients ont bien compris les bénéfices et les risques de leur intervention et donc de leur anesthésie.
Paradoxalement, c’est alors que la sécurité de l’anesthésie est devenue maximale et qu’il n’y a pratiquement plus de contre-indication à l’anesthésie que l’information sur le rapport bénéfices/risques devient encore plus importante. Nous sommes dès lors devant un choix encore plus difficile qui est celui de partager la responsabilité de l’information et de l’indication opératoire.
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