« C’est la suite logique de la procédure », reconnaît Philippe Van Winkelberg, qui ne cache pas tout de même se sentir aujourd’hui « un peu isolé » face à cette nouvelle épreuve. D’ailleurs, il apparaît, pour l’heure, être le seul des six membres de l’association humanitaire impliqués dans l’affaire de l’Arche de Zoé à faire l’objet d’une poursuite judiciaire dans le cadre de l’audience qui s’ouvre au tribunal de Digne le 15 septembre prochain. « A ma connaissance, ni Eric Breteau (l’ancien président de l’Arche de Zoé), ni les autres anciens membres de l’association n’ont été convoqués », explique le généraliste, qui s’interroge. Est-ce parce que les parties plaignantes voient dans son statut de médecin en exercice une garantie de solvabilité financière ? Ou est-ce parce que Philippe Van Winkelberg avait proposé, en 2008, d’effectuer, sous forme de parrainage, des versements pendant dix ou quinze ans en faveur des « orphelins du Darfour » qu’ils n’avaient pas ramené en France ?
Premiers éléments de réponse, jeudi prochain donc. Mais en attendant le Dr Van Winkelberg se refuse à baisser les bras : « je me battrai jusqu’au bout », affirme-t-il. Et procède déjà à la contre-attaque. « Nous avons été condamnés à verser solidairement 6,3 millions d’euros aux soi-disant familles des 103 enfants. Vous pensez bien que je ne dispose pas d’une telle somme. Cette affaire m’a endetté et je ne dispose d’aucun bien ». « Et outre le fait que j’ai déjà effectué trois mois de prison en France », poursuit le praticien, « ce sont les autorités françaises elles-mêmes qui nous avaient conseillé de ne pas faire appel du jugement tchadien lorsque nous étions retenus à N’Djamena, afin de pouvoir rentrer en France». Car Philippe Van Winkelberg martèle toujours sa bonne foi, argumentaire à l’appui.
Un deuxième rendez-vous judiciaire
« Pour l’Arche de Zoé, ces enfants étaient des orphelins du Darfour. La demande d’asile devait être présentée aux autorités françaises dès leur arrivée ». Une procédure qui avait été validée par un collectif d’avocats qui apportaient ainsi leur caution juridique à cette opération, rappelle le généraliste, qui envisage très sérieusement, si d’aventure il n’était pas entendu, de se tourner vers la cour de justice européenne.
Mais pour l’heure, c’est bien face aux autorités françaises qu’il va aussi devoir plaider son cas. A Paris, le 23 septembre prochain, précisément, pour le second volet juridique de l’affaire. En 2010, le juge d’instruction avait en effet levé deux des trois chefs d’accusation pour lesquels le praticien était mis en examen en France: « intermédiaire en adoption », et « escroquerie aux familles ». Mais le procureur a fait appel de cette décision de non-lieu partiel. Jusque-là, le Dr Van Winkelberg ne restait donc poursuivi « que » pour « tentative d’entrée illégale d’enfant sur le territoire ». Un chef d’accusation que le généraliste de Castellane continue, bien entendu, à récuser. Mais qui avait au moins le mérite d’être le seul à rester au dossier.
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