SIX ANS séparent « Rites », le dernier album en studio du saxophoniste norvégien Jan Garbarek, de « In Praise of Dreams » (ECM/Universal), son actuel opus pour la marque allemande dont il est l'un des plus fidèles artistes depuis 1970, pour avoir contribué à cette sonorité et à cette ambiance musicale si particulières, voulues par le producteur Manfred Eicher. Enregistré avec un trio inédit - Kim Kashkashian (violon) et Manu Katché (percussions) - « In Praise of Dreams » est un album dans lequel les combinaisons de couleurs et de climats acoustiques se mêlent aux éléments électroniques car le leader fait usage, en plus de ses saxophones (ténor & soprano), de synthétiseurs et de samplers. Sans pour cela enlever le côté calme et serein d'une musique toujours venue du Nord mais qui renouvelle cependant le style et l'écriture de Jan Garbarek. Un peu de chaleur en automne.
Saxophoniste ténor et soprano né à Détroit en 1961, Rick Margitza s'est installé en France voici un an. Issu d'une famille de musiciens originaires de l'Europe de l'Est - ses grands-pères étaient violoniste et contrebassiste, son père violoniste - il s'est surtout fait connaître dans les années 1980 pour avoir joué aux côtés de Miles Davis pendant cinq ans et avec des jazzmen comme McCoy Tyner, Chick Corea et Bobby Hutcherson. Pour son 10ème album en tant que leader, et le premier en France pour le label Nocturne, « Bohemia », le saxophoniste/compositeur s'est penché sur ses racines est-européennes (hongroises) et celles des gens du voyage. Pour retracer cet itinéraire à la fois heureux et nostalgique, il a invité une pléiade de musiciens tels que Laurent de Wilde (claviers), Jean-Michel Pilc, Baptiste Trotignon (piano), Michel Alibo, Ricardo del Fra (basses), Olivier Ker Ourio (harmonica) et Jeff Boudreaux (batterie). Une belle leçon d'histoire musicale.
Difficile de résister au style néo-avant-gardiste du multi-instrumentiste hongrois, installé en France depuis une quinzaine d'années, Akosh Szelevenyi, dit Akosh S. « Aki » (Universal), son dernier CD, n'échappe pas à la règle. Enregistré en solo dans une petite maison de la campagne hongroise en septembre 2003, le disque se révèle d'une grande pureté grâce au sens inné de l'improvisation absolue qui habite le leader et, pour une fois (!), grâce à quelques inventions mélodiques. Inattendu et très intéressant.
Le saxophoniste-soprano Steve Lacy nous a quittés en juin de cette année, à l'âge de 69 ans, après avoir passé plus de trente ans en France et en Europe. Grâce aux rééditions, il est possible de (re)découvrir ce spécialiste unique du soprano, disciple de Thelonious Monk, compositeur et improvisateur d'une rare créativité, en écoutant « The Way » (hatOlogy/Harmonia Mundi), un passionnant double CD, enregistré en 1979 en Suisse. A la tête de ce qui reste comme l'un de ses meilleurs quintettes - Steve Potts (saxe alto), sa femme Irène Aebi (violoncelle), Kent Carter (contrebasse) et Oliver Johnson (batterie), qui avait trouvé une mort tragique dans le jardin des Halles à Paris en 2002 - Steve Lacy dédiait ses compositions, dont certaines étaient inspirées par des textes du philosophe chinois Lao-Tseu, à John Coltrane, Duke Ellington, Lester Young, Charlie Parker et Gil Evans. Une musique pleine de profondeur.
JAZZ-ROCK
Dans les bacs des disquaires
Nouveautés d'automne
Publié le 21/11/2004
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Source : lequotidiendumedecin.fr: 7636
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