COMME LE NOTE le Pr R.L. Schilsky (Chicago), les chimiothérapies du cancer du poumon s'adressent souvent à des stades avancés quand la résection chirurgicale n'est pas possible. Mais on sait que le rôle de la chimiothérapie adjuvante est essentiel, notamment dans les cancers du sein et du poumon et que l'impact de cette chimiothérapie est d'autant plus grand qu'elle survient à un stade précoce de la maladie.
Dans le cancer du poumon, on avait jusqu'à présent des résultats un peu contradictoires concernant les chimiothérapies adjuvantes précoces : l'essai Ialt mettait en évidence un gain modeste mais significatif de survie, avec une chimiothérapie à base de cisplatine, dans des cancers du poumon non à petites cellules (Nsclc) stade IA à III. En revanche, l'étude Alpi ne montrait pas d'effets significatifs avec des protocoles très proches. L'essai Calb 9633 apporte donc une information précieuse, cela pour deux raisons : tout d'abord, cet essai randomisé est le premier à évaluer l'association carboplatine-taxol, association qui a été la base du traitement des stades avancés du cancer de poumon depuis de nombreuses années.
Tumeur dont le diamètre est d'au moins 3 cm.
En outre, cette étude porte sur une population homogène, c'est-à-dire 344 patients présentant un cancer au stade IB, à savoir, une tumeur dont le diamètre est d'au moins 3 cm. Après résection complète de leur tumeur et randomisation, 173 de ces patients ont reçu du paclitaxel 200 mg par m2 sur trois heures et du carboplatine AUC6, traitement administré toutes les trois semaines pour un total de quatre cycles ; les 171 autres patients n'ont pas reçu de chimiothérapie adjuvante.
Comme on l'a dit, cette dernière entraînait une augmentation globale de la survie à quatre ans de 12 %, survie qui passe de 59 à 71 % sous chimiothérapie. Toujours à quatre ans, la mortalité par cancer du poumon est respectivement de 26 et 15 %. Autrement dit, on dénombre 19 décès par cancer du poumon dans le groupe de chimiothérapie et 34 dans le groupe témoin (p = 0,018). En outre, la chimiothérapie adjuvante s'est révélée relativement bien tolérée sans mortalité induite par le traitement et avec 36 % de neutropénies de grades III et IV. Au total, conclut le Pr R.L. Schilsky, il est démontré que la chimiothérapie adjuvante à un stade précoce améliore significativement la survie du Nsclc : une nouvelle démonstration que l'on doit au remarquable programme Calgb (Cancer and leukemia group B) qui, sous l'égide du NCI américain, regroupe 250 institutions et plus de 3 000 oncologies conduisant de nombreux essais cliniques sur différents types de cancer (plus de 3 500 patients inclus chaque année dans quelque 100 protocoles actifs).
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