Une semaine après le meurtre du Dr Guy Perrot à Lyon, un autre généraliste a été tué jeudi matin en Corse. Le Dr Claude Peretti, un praticien de 63 ans qui exerçait à Sartène en Corse-du-Sud, a succombé à une fusillade devant son cabinet vers 9 h 30 du matin. D’après les premiers éléments de l’enquête, le praticien qui venait de garer son véhicule a été atteint par un ou plusieurs tirs d’arme à feu à la tête. « Il était décédé à l’arrivée des secours » a indiqué à l’AFP un sapeur-pompier. Le généraliste, lui-même ancien médecin des sapeurs-pompiers pendant vingt ans, était très apprécié dans la région. La brigade de la gendarmerie de Sartène avait rapidement établi un périmètre de sécurité jeudi matin et les enquêteurs ont commencé à procéder à un relevé d’indices. « Des témoins ont entendu des détonations et le docteur a été retrouvé mort assis au volant de son véhicule » a précisé le substitut du procureur de la République à Ajaccio, Etienne Perrin. La région de Sartène connaît depuis la fin de l’été une flambée de violences. La ville avait déjà été le théâtre d’une fusillade au début du mois de septembre : un homme avait été tué et deux autres blessés par balles. Selon le substitut du procureur, la victime avait été « jugée et condamnée pour des faits financiers très anciens ». Aucune piste n'est pour l'instant privilégiée par les enquêteurs. Aucune arme n'a été retrouvée dans le véhicule du médecin. L'autopsie, pratiquée dans les prochains jours, devrait permettre de déterminer le nombre d'impacts de balles et l'arme utilisée. Le parquet d'Ajaccio a ouvert « une enquête de flagrance pour faits de meurtre » et confié les investigations à la section de recherches de la gendarmerie d'Ajaccio.
Le deuxième meurtre en une semaine
Mercredi dernier, le Dr Guy Perrot, un généraliste lyonnais avait été retrouvé mort ligoté dans son cabinet du quartier de la Part-Dieu par une de ses patientes. L’autopsie a conclu au décès par arrêt cardiaque dû à un stress important et une mauvaise ventilation. Selon le procureur de la République, la piste privilégiée actuellement par les enquêteurs se trouve parmi sa patientèle constituée « pour une large part de toxicomanes et de marginaux ».
En 2009, 512 « incidents » ont été déclarés par des médecins en intervention, selon les chiffres publiés fin novembre par l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP). Au début de l’année, l’Observatoire de la sécurité des médecins, mis en place par le CNOM, avait constaté que les agressions physiques avaient progressé de 16 % en 2009. Les vols et tentatives de vol sont la deuxième cause d’agression. Les victimes de ces violences sont majoritairement des généralistes (62 %), le plus souvent en milieu urbain. Les départements les plus concernés sont la région parisienne, le Nord, l’Isère et la Seine-Maritime.
Mardi, la CSMF a écrit au ministre de l’Intérieur Brice Hortefeux pour « attirer son attention sur la sécurité des médecins libéraux dans un contexte d’aggravation d’actes de violences particulièrement graves envers les praticiens ». Michel Chassang a rappelé qu’une réunion de travail avait eu lieu en 2003 place Beauvau avec le ministre de l’Intérieur de l’époque, Nicolas Sarkozy. Des solutions concrètes avaient alors été proposées notamment l’installation de caméras ou de télé-alarmes dans les cabinets pris en charge par les pouvoirs publics, l’accompagnement ponctuel des visites par un policier en cas d’appel suspect ou de patients reconnus comme difficiles ou l’amélioration de l’accueil des médecins dans les commissariats. Des mesures jamais mises en œuvre depuis, que la CSMF aimerait aujourd’hui relancer.
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