Décision Santé. Le syndicat Le Bloc a remporté un franc succès lors des dernières élections aux URPS. Pourquoi avoir créé le Bloc ?
Jean Marty. Les gynécologues obstétriciens éprouvaient une frustration ancienne dans l’absence de prise en compte, par les syndicats actuels, de leurs revendications. C’était très frustrant d’être placé en queue de liste, après les spécialités médicales, radiologie, cardiologie et gastrologie. Nous apportions notre caution à des syndicats qui ne prenaient pas en compte nos demandes. En matière de RCP, soit ces syndicats ignorent le problème, soit ils n’apportent aucune solution. Et puis, il y a eu la problématique de la CCAM, qui a été instaurée pour rééquilibrer les revenus de l’ensemble de la communauté médicale. A un moment, l’ensemble des syndicats et des sociétés savantes se sont entendus pour hiérarchiser les actes selon une méthodologie commune. Nous nous attendions à ce que les actes de plateau technique (chirurgie, obstétrique, etc.) soient revalorisés. Quand les syndicats multi-catégoriels ont pris conscience de cela, ils ont délibérément bloqué le dispositif. Dans la revalorisation des actes, la méthode retenue voulait que nous prenions en ligne de compte les charges nécessaires. Lorsqu’il s’agissait des actes de cardiologie, radiologie, ou gastrologie, les charges étaient surévaluées. Tandis que les nôtres étaient sous-évalués.
D. S. Quels étaient les spécialités qui selon vous étaient maltraitées, hormis les obstétriciens ?
J. M. Il y a également les chirurgiens. Le Bloc a été constitué par le Syngof (obstétricien, NDLR) et l’UCDF (Union des chirurgiens de France). Se sont également associés les anesthésistes de l’association des anesthésistes libéraux. Je dois aussi dire que Martial Olivier-Koehret a soutenu la constitution du Bloc. Il a joué un rôle considérable parce qu’il a pensé que le Bloc serait à même de rééquilibrer le dispositif. Selon lui, le second recours devait comporter un pôle de spécialistes médicaux, et le pôle des spécialistes chirurgicaux. Il sentait que la domination des spécialités médicales sur les spécialités chirurgicales déséquilibraient les relations entre le premier et le second recours.
D. S. Donc vous n’êtes pas en conflit avec l’ensemble des syndicats ?
J. M. Nous avons de bonnes relations avec MG France. De manière générale, nous avons de bonnes relations avec les généralistes. Mais je suis convaincu que les relations vont aussi s’améliorer avec les spécialistes. Ils ne peuvent pas nous en vouloir de notre affranchissement.
D. S. Quelles sont vos principales revendications ?
J. M. Nous devons dans un premier temps devenir des interlocuteurs sérieux des ARS, à l’échelle régionale. Au niveau national et conventionnel notre revendication est claire : en matière de RCP, nous souhaitons enfin trouver une issue à la hausse tragique des primes d’assurance. Deuxième revendication : le problème des tarifs. Nous sommes sur le chemin d’une chirurgie au rabais. Il faut des compléments d’honoraire ou une revalorisation des tarifs.
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