Emmanuel Gallet, qui commence son septième semestre d'internat dans le service de psychiatrie de l'hôpital de la Grave, dépendant de l'hôpital Purpan, à Toulouse, fait partie de ces internes qui sont aujourd'hui en grève. Ses horaires fluctuent entre 57 et 70 heures par semaine.
« En gros, j'effectue une garde dans la semaine. Une fois par mois, je fais deux gardes dans la semaine, mais il arrive que cela revienne plus souvent », explique-t-il, en se souvenant d'avoir dû effectuer neuf gardes en dix-huit jours dans le cadre d'une autre spécialité, la pneumologie, lors d'une des périodes de surcharge que connaissent fréquemment les services hospitaliers.
« En psychiatrie, le rythme est plus raisonnable », reconnaît-il , plutôt satisfait de son sort quand il le compare à celui des internes en chirurgie . « Cependant, poursuit-il , la situation est difficile en psychiatrie, en raison de la fermeture de l'hôpital psychiatrique due à l'explosion de l'usine AZF à Toulouse. Il y a eu beaucoup de traumatismes psychiques authentiques en raison de la catastrophe. Cela signifie qu'il y a encore plus de malades qu'à l'ordinaire à un moment où l'offre des établissements est inférieure. »
Comme la plupart des autres internes, il ne parvient jamais à effectuer les deux demi-journées par semaine qui doivent normalement être consacrées à la formation. Il se contente d'une demi-journée toutes les deux semaines : « Du fait du manque de personnel, on se sentirait vite culpabilisé à demander ses jours de formation », estime-t-il. Mais tout cela ne lui semble pas faire problème. « Le statut de l'interne a ses difficultés et ses avantages », estime-t-il. En revanche, il refuse de baisser les bras, alors qu'un « séisme » se prépare avec ce que le ministère de la Santé a proposé la semaine dernière pour répondre aux revendications des internes. « Est-ce que vous connaissez un fonctionnaire qui accepterait d'entrer dans le système des 35 heures avec une baisse de salaire ? demande-t-il avec colère. C'est pourtant ce que l'on nous propose, avec un travail de nuit payé moitié moins. »
L'attitude du ministère de la Santé lui donne l'impression que les internes ne sont « pas considérés », qu'on essaie de « profiter » d'eux. Autant dire qu'il attend beaucoup du mouvement de grève.
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