Décision Santé. Avez-vous vocation à assurer la maîtrise d’ouvrage des SIH dans les hôpitaux ?
Jean-Yves Robin. Ce sont avant tout les hôpitaux qui ont vocation à choisir leur système d’information, à piloter leur chantier informatique et à en assurer la maîtrise d’ouvrage. Ni l’Anap ni l’Asip n’ont vocation à assurer la maîtrise d’ouvrage sur les SIH. En revanche, nous pouvons accompagner des projets innovants, mais toujours sous le contrôle de l’hôpital qui assurera la maîtrise d’ouvrage.
D. S. Avez-vous les moyens pour former des hospitaliers à la maîtrise d’ouvrage ?
J.-Y. R. Nous essayons de faire monter des expertises de maîtrise d’ouvrage en région de façon mutualisée auprès notamment des groupements de coopération régionaux. Ils n’ont pas vocation à assurer la maîtrise d’ouvrage des SIH, mais peuvent apporter des soutiens d’expertise, notamment auprès des petits hôpitaux. Dans les CHU, il y a de l’expertise. Ces sujets de formation par ailleurs concernent autant les pouvoirs publics que les industriels.
D. S. Les solutions mises en place communiquent mal entre elles. Pourquoi ?
J.-Y. R. Même si les prestataires partagent une syntaxe commune qui est HL7, ce n’est pas pour cela qu’il y a forcément de l’interopérabilité. C’est plus complexe que cela. Il faut aussi définir des couches d’interopérabilité. Il faut que les modes de transport soient identiques, qu’il y ait un identifiant santé, que les services soient implémentés de la même manière. Il faut ensuite distribuer ces référentiels, et qu’il y ait des sessions de formation des acteurs, autant les hospitaliers que les industriels. Et il faut aussi prendre en charge la maintenance de ces solutions. Nous à l’Asip, nous choisissons des référentiels. Actuellement, par exemple, nous cherchons à introduire en France le référentiel Snowmed. Nous avons également des référentiels à créer comme l’identifiant national de santé. Il est vrai qu’il manque un pilotage global qui associe les acteurs métiers, les sociétés savantes, HL7, IHE, et HPRIM représentés par l’association Interopsanté, les DIM et les industriels. Nous réfléchissons actuellement à créer une structure ad hoc, comme Infoway au Canada par exemple.
D. S. Que va déterminer la convention Anap/Asip en cours de signature ?
J.-Y. R. C’est un discours de la méthode. Nous savons que nous avons beaucoup de difficultés devant et autant de dossiers en commun. Ce discours consiste à dire que, à chaque fois que nous sommes confrontés à un problème que nous avons en commun, on travaille de concert en nommant un leadership, que ce soit l’Anap ou l’Asip, selon les sujets. On ne veut surtout pas « diluer » les responsabilités.
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