Le ministère de l'Economie et des Finances a bâti pour 2002 un projet de budget fondé sur une prévision de croissance de l'ordre de 2,3-2,5 %.
On ne sait pas ce qui le rend optimiste, avec toutes les nouvelles qui lui parviennent sur la récession aux Etats-Unis et le ralentissement en Europe, sinon que, en période électorale, il vaut mieux sourire que faire grise mine.
L'ennuyeux, dans l'affaire, c'est que le Fonds monétaire international (FMI), dont les experts ne sont pas nécessairement plus bêtes que les nôtres, annonce, lui, une prévision de croissance de l'ordre de 1,6 % pour l'an prochain en France. Laurent Fabius répond que les paramètres dont il dispose ne confirment pas les projections du FMI.
En attendant que l'avenir tranche, Florence Parly, ministre du Budget, reconnaît que les recettes n'ont pas été bonnes en septembre et que, pour le moment, le déficit budgétaire est en progression de quelque 36 milliards de francs par rapport à la même période (les neuf premiers mois) de 2000. Une paille. Mais, nous explique la charmante Mme Parly, il s'agit « d'un point bas de trésorerie, dû à un décalage d'encaissements » d'impôts. D'ailleurs, ajoute-t-elle « rien n'indique pour l'instant » que le déficit en 2001 sera supérieur à 210 milliards de francs.
En cinq ans de croissance, nous n'avons pas une seule fois équilibré le budget. Il est resté déficitaire en dépit des fameuses cagnottes à propos desquelles beaucoup ont reproché au gouvernement de ne pas les dépenser. Il n'a pas tardé à le faire en diminuant les impôts et en lançant de coûteux programmes sociaux, comme la semaine de 35 heures, la CMU et l'APA.
Pour relancer l'économie, le gouvernement ne dispose donc d'aucune marge de manœuvre. Aux Etats-Unis, George W. Bush a déjà allègrement dépensé une centaine de milliards de dollars pour ranimer une croissance moribonde, mais l'exercice budgétaire annuel qui s'est achevé au 30 septembre dernier est quand même excédentaire. On ne prévoit qu'un modeste déficit pour l'exercice suivant aux Etats-Unis, en dépit de dépenses accrues de soutien à l'économie et de recettes réduites par la crise.
Le gouvernement a une bonne politique fiscale : ce sont surtout les moins riches, parmi les Français, qui bénéficient des réductions d'impôts et les plus pauvres qui touchent la prime pour l'emploi. C'est une excellente manière de relancer la consommation de base. Mais, faut-il le dire encore ? la réduction du temps de travail est terriblement onéreuse. C'est maintenant que nous allons en payer le coût, alors même que les recettes de l'Etat diminuent. A notre tour de faire une prévision : le déficit budgétaire pour 2002 va dépasser les limites imposées par le traité de Maastricht.
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