Quels sont les bénéfices et les limites des thérapies à domicile pour les patients ?
Elles doivent d’abord répondre à un besoin des patients sachant que certains préfèrent aller à l’hôpital. Il faut que les patients aient un bon suivi de l’observance à domicile. On s’en est rendu compte avec l’hormonothérapie qui est la thérapie orale la plus ancienne en cancérologie. 40 % des patientes ne prenaient pas leur traitement de façon régulière. Ce défaut d’observance ne se voit pas comme dans le diabète ou l’hypertension où les conséquences sont plus directement visibles. Le traitement adjuvant si vous ne le prenez pas, il y a des risques de récidives et on va être de plus en plus exposé à ce problème avec les thérapies ciblées. Il faut des cahiers de prise en charge clairs, l’industrie pharmaceutique s’y implique aussi. Le facteur limitant des thérapies orales est la tolérance digestive.
Est-ce que la chimiothérapie à domicile ne risque pas de trop solliciter les aidants ?
Pour moi ce n’est pas un problème. Il faut mettre en place l’organisation de la gestion des effets secondaires. Il faut qu’ils soient bien expliqués aux médecins généralistes et aux infirmières. On est dans un vrai accompagnement thérapeutique ville-hôpital. Le Plan Cancer prévoit le développement de cette coordination qui existe déjà dans certains départements. Il faut l’harmoniser sans passer obligatoirement par l’hospitalisation à domicile. Il faut arrêter de se retrancher derrière la tarification à l’activité à l’hôpital car nous devons nous concentrer sur le patient. On doit utiliser les moyens existants que sont le médecin traitant, le pharmacien et l’infirmière. À Saint-Nazaire, un réseau existe depuis 10 ans et nous travaillons ensemble dans une confiance qui s’est établie progressivement.
Quel avenir pour les thérapies orales ?
On ne va pas tout remplacer par les thérapies orales. Je pense que 15 à 20 % des chimiothérapies seront administrés par voie orale. L’éducation et l’organisation vont nous conduire à penser différemment la façon de conduire le traitement.
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