Après les mucolytiques, les antihistaminiques… Lancé en 2009 par l’Afssaps, le travail de réévaluation des médicaments utilisés dans la prise en charge de la toux du nourrisson risque à nouveau de faire grincer les dents. Après avoir interdit, en Avril dernier, l’usage chez les enfants de moins de deux ans, des mucolytiques, mucofluidifiants et de l’Hélicidine, en raison du risque de majoration de l’encombrement bronchique, l’Agence s’attaque désormais aux anti histaminiques de première génération et au fenspiride. Dès Mars 2011, ces médicaments seront à leur tour contre indiqués chez les moins de 2 ans, le risque potentiel d’effets secondaires « rares mais parfois graves » l’ayant emporté sur une efficacité « mal documentée ». Les suppositoires à base de dérivés terpéniques sont également sur la sellette et pourraient être bientôt contre indiqués en dessous de 30 mois comme le sont déjà les médicaments terpéniques appliqués par voie cutanée et par voie nasale. Au total, plus d’une trentaine de spécialités pourraient être concernées, avec à la clef un arsenal thérapeutique à disposition des praticiens de plus en plus réduit.
Nouvelles recos
Dans ce contexte, l’Afssaps proposent de nouvelles recommandations pour la prise en charge de la toux aiguë du nourrisson « qui modifient profondément la conduite à tenir face à un nourrisson qui tousse ». Ces nouvelles guidelines préconisent notamment, de « ne pas prescrire d’antitussifs en cas de toux aiguë banale du nourrisson » et de recourir essentiellement aux mesures hygiéno-diététiques classiques (désobstruction nasale pluriquotidienne au sérum physiologique en cas d’encombrement nasal, éviction de l’exposition au tabac, hydratation régulière du nourrisson et limitation de la température à 19-20°C dans la chambre). « Dans le cadre d’une consultation survenant dans les premiers jours d’une toux aiguë, et après s’être assuré que celle-ci se manifeste à l’occasion d’une banale infection des voies aériennes, il est indispensable d’expliquer aux parents que seules des mesures simples sont nécessaires pour la prise en charge de cette toux aiguë banale et que celle-ci peut durer 10 à 15 jours, » indique l’Afssaps.
Bien consciente du rôle clef des parents, souvent très demandeurs de soins face à leur enfant qui tousse, l’Agence a d’ailleurs prévu un dispositif d’information pour le grand public afin d’accompagner ces évolutions.
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