DE NOTRE CORRESPONDANTE
L’ÉQUIPE SORTANTE DE l’Urml du Nord - Pas-de-Calais était très majoritairement issue de la Csmf, avec 22 sièges sur 30 dans le collège spécialistes et 17 sièges sur 30 dans le collège généralistes. Et certaines formations se sont senties écartées de la gestion de l’Urml ; elles souhaitent revenir aujourd’hui à une plus grande pluralité.
C’est la position défendue notamment par le Dr Alain Bournoville, tête de liste SML. «La majorité absolue détenue par la Csmf n’a pas laissé de place à une gestion collective de l’Urml. Nous espérons cette fois avoir une meilleure représentativité. Avec 10sièges de spécialistes et 2 de généralistes, notre syndicat n’a pas pu participer activement à l’Union parce que la Csmf s’était octroyée tous les sièges du bureau. Nous ne pouvions rien dire, ni prendre la moindre initiative. Notre présence était symbolique. Cette fois, nous espérons une représentation plus équilibrée.»
Même souhait formulé par le Dr Eugène Castelain, numéro deux sur la liste MG-France : «L’équipe sortante n’a eu aucun respect de la démocratie. Dès le départ, il y a eu une volonté de leur part de prendre tous les postes, déplore-t-il. Alors que, lors du précédent mandat, MG-France, pourtant majoritaire, n’a pas procédé de cette manière. Nous estimons que nous n’avons pas le monopole de la pensée médicale.» Sur le fond, Eugène Castelain déplore que la campagne dérive vers d’autres sujets que les unions : «Les médecins vont voter pour ou contre la convention, alors que ce n’est pas l’objet du scrutin. Ils n’ont pas bien conscience de l’importance des Urml, et de leur mission de représentation des médecins.»
Hégémonie.
Jean-Marc Rheby, qui conduit la liste FMF, dresse le même constat : «La campagne est partie sur une voie qui n’est pas celle d’élections aux Urml. Elle vise à évaluer la représentativité des différents syndicats. Or ce n’est pas le sujet.»
Recentrant le débat sur l’Union, ce généraliste lillois se montre très critique sur le bilan de l’équipe sortante.
«J’ai toujours pensé que les Urml ne devaient pas être un lieu de pouvoir, mais, au contraire, un lieu où s’expriment des idées et des objectifs différents. Or la Csmf s’est montrée totalement hégémonique durant le précédent mandat et a détourné à son profit tout le pouvoir. C’est parfaitement délétère.». Et d’évoquer «le déficit de 288000euros affiché pour l’exercice 2005. Ce chiffre signifie que la gestion de la Csmf a été aventureuse. Nous souhaitons une plus grande transparence à ce niveau».
Pour le prochain mandat, le représentant de la FMF appelle de ses voeux un fonctionnement plus démocratique : «J’espère vivement que la nouvelle équipe exercera le pouvoir de manière moins absolue et que la multiplicité des listes permettra une meilleure répartition des rôles entre les syndicats.»
«Ceux que l’on entend vociférer n’ont rien fait», répond, pour sa part, Yves Dablemont, généraliste à Roubaix, et tête de liste Csmf généraliste, qui compte sur le bilan de son syndicat pour faire la différence. «Nous sommes relativement sereins, poursuit-il, car si les médecins observent ce qu’ils ont obtenu depuis un certain nombre d’années, c’est dû à la Csmf. Certes, le nombre élevé de listes va entraîner une dispersion des voix, mais nous avons un bilan dont nous n’avons pas à rougir. En matière d’évaluation des pratiques professionnelles, le Nord-Pas-de-Calais est en pointe. Nous avons aussi mis en place la régulation libérale. D’après une évaluation nationale, l’Urml du Nord-Pas-de-Calais est celle qui a le plus travaillé en France.»
De son côté, l’Union collégiale des chirurgiens médecins spécialistes français espère faire entendre sa différence. Constituée dans le Nord majoritairement d’homéopathes et d’acupuncteurs, la liste est menée par le Dr Michel Lufiacre, un homéopathe de Wattignies, qui a déjà accompli un mandat à l’Union. Dans le contexte conventionnel actuel, ce syndicaliste souhaite surtout «faire évoluer le système dans un sens qui pénalise moins les médecins à exercices particuliers. La nouvelle convention a entraîné une réduction sérieuse de notre activité, parce que nombre de patients craignent de se trouver hors parcours en venant nous consulter. Nous souhaitons être reconnus comme des médecins à part entière et intégrés à ce titre dans le parcours de soins». Soulignant l’engagement important des homéopathes acupuncteurs de la région dans l’EPP, Michel Lufiacre estime que «la participation de son syndicat à l’Urml (où il disposait d’un siège) a permis de changer le regard de ses confrères».
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