Dans le Nord - Pas-de-Calais , les médecins abordent les négociations de manière très diverse. Même si le moral n'est pas au beau fixe, certains veulent y croire. « Nous avons fait des efforts importants, nous sommes quasiment aux objectifs prévus : je ne vois pas comment le gouvernement pourrait nous refuser une revalorisation du C », assure, confiant, le Dr Alain Bournoville, généraliste dans la métropole lilloise. Les pouvoirs publics risquent de s'accorder encore quelques mois mais d'ici à mars-avril, je crois qu'ils tiendront leurs engagements ».
Même optimisme mesuré chez Bertrand Demory, généraliste à Armentières, qui envisage ces négociations de manière « plus sereine » que les fois précédentes. « Avec la réforme, on a entamé un changement de comportement sensible. Les patients ont adhéré de façon massive au médecin traitant. Il nous faut des outils pour accompagner ce parcours de soins, et surtout des moyens : un relèvement des forfaits de prévention et du C D'après les propos du ministre, je n'ai pas mauvais espoir. D'autant que les partenaires conventionnels ont des échéances électorales : sans signe fort, ils risquent d'avoir de grosses difficultés. »
Sans afficher un optimisme à tout crin, Jean-Luc Dehaene, radiologue à Lille, se montre lui aussi constructif : « J'ai bon espoir dans la capacité des interlocuteurs de faire progresser les choses. Le fait que les spécialistes soient réintégrés dans le système conventionnel est un acquis majeur. Nous avons vécu des années sans convention, ce qui était pénalisant à la fois pour nous et pour le patient. » Pour autant, analyse-t-il, beaucoup de points restent à régler. « La question tarifaire, le secteur II, le secteur optionnel dont on parle depuis quinze ans... »
Nombre de médecins de la région ne partagent pas cette confiance. « Il n'y a rien à attendre, constate, désabusé, le Dr Pierre Gheeraert, généraliste à Roubaix. Je m'étais beaucoup investi dans le dispositif de médecin référent. J'avais suivi des formations, embauché du personnel pour démarrer une nouvelle façon de travailler. On nous casse cet outil. Nous sommes passés d'une assurance-maladie solidaire à un système assurantiel. Les revalorisations ne sont pas pour demain pas plus que la reconnaissance de notre travail de médecin traitant. »
Le Dr Hubert Georges, ophtalmologiste à Maubeuge, n'est guère plus confiant. Chef de file de la coordination du Nord - Pas-de-Calais, il se dit très déçu: « Il y a trois ans, nous avions beaucoup d'espoir, mais aucune de nos attentes n'a été satisfaite. Je n'attends rien de ces discussions. Le matériel coûte de plus en plus cher et nos honoraires stagnent. Du coup, nous ne pouvons plus nous payer les technologies de pointe. Un fossé se creuse entre ceux qui pourront s'offrir ces technologies (grâce à des honoraires libres) et les autres. Beaucoup de mes confrères sont assommés. »
Nord - Pas-de-Calais : mieux rémunérer la prévention
Publié le 05/12/2005
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Source : lequotidiendumedecin.fr: 7857
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