« Le sentiment d’un pénis de taille insuffisante est pour l’homme source d’anxiété ou de souffrance psychologique », rappelle l’Académie, qui souhaite « sensibiliser le public à l’inutilité et au risque de toute chirurgie sur un pénis de dimension normale et physiologiquement actif ». La longueur moyenne au repos de l’organe masculin est de 9 à 9,5 centimètres, de 12,8 à 14,5 cm en érection tandis que sa circonférence au repos est de 8,5 à 9 cm et de 10 à 10,5 cm en érection.
Dans son intervention sur la chirurgie fonctionnelle du pénis, le Dr Ronald Virag* souligne que plus de 85 % des demandeurs d’une chirurgie correctrice ont un pénis dont la dimension est dans les normes moyennes de la population. Une telle demande est plus « liée à l’image qu’à la fonction », souligne l’Académie. Le rôle du chirurgien est alors pédagogique : « expliquer sans rejeter formellement la demande mais en démontrer l’absence de fondement ».
Aucune technique validée.
L’Académie estime aussi que, au regard des publications médicales sur le sujet, « aucune intervention ne peut être recommandée ». De nombreuses techniques d’allongements sont proposées (avec section du ligament suspenseur du pénis) mais avec des « résultats limités et un risque certain de complications en particulier au niveau de l’érection ». Quant aux implantations de matériaux variés (silicone, vaseline, alloderme), elles « doivent être proscrites », affirme l’Académie. Les augmentations de calibre du pénis par injections de graisse autologue visant « effet cosmétique sur la verge flaccide » ont « un résultat inconstant et passager, à cause de la réabsorption de la graisse », poursuit-elle.
En revanche, l’indication de phalloplasties, d’implants péniens et/ou de techniques d’augmentation est jugée « tout à fait licite » en cas de micropénis congénital dans le cadre de malformations néonatales ou consécutives à un cancer de la verge, à un traumatisme ou à des séquelles infectieuses d’interventions itératives. L’intervention doit être réalisée dans des centres experts. « Le futur opéré doit cependant être prévenu que les résultats de cette chirurgie sont inconstants et que le taux de complications est élevé », note l’Académie, qui rappelle qu’aucune décision opératoire ne doit être prise sans l’avis motivé d’un psychiatre spécialisé. Son rôle est d’évaluer la capacité du patient à gérer l’après-chirurgie et les possibilités d’un échec.
* Le Dr Virag a publié récemment la 3e édition de son livre, « le Sexe de l’homme », Albin Michel, 598 p., 16 euros.
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