ALERTÉ par un projet britannique qui envisage de permettre aux hôpitaux de ce pays d'acheter des ovules en Roumanie pour les implanter chez des femmes infertiles, le Parlement européen réclame des mesures concrètes pour empêcher sa réalisation. Plusieurs hôpitaux du Royaume-Uni souhaitent acheter des ovules en Roumanie et rémunérer les « donneuses » à hauteur de 1 000 livres, soit environ 1 500 euros. Une telle somme représente presque six mois de salaire en Roumanie. Actuellement, une dizaine d'Anglaises se rend chaque mois en Roumanie pour bénéficier sur place d'un « don » d'ovules. La loi roumaine autorise les dons rémunérés, et les prélèvements et implantations ont lieu dans des cliniques du pays. Les Roumaines qui effectuent un don dans leur pays touchent environ 225 euros. Si le projet britannique, encore en cours d'évaluation, est adopté, les receveuses n'auront plus besoin de se rendre en Roumanie, et seront traitées chez elles, en Grande-Bretagne.
Le Parlement européen a appelé le Royaume-Uni à interdire cette pratique, contraire à toutes les réglementations éthiques internationales, comme la convention européenne de bioéthique et la toute récente directive de l'UE sur les cellules et tissus humain, qui précise que les cellules et tissus en tant que tels ne sont pas commercialisables, et prohibe toute rémunération des dons. Même si la directive précise qu'une « compensation » peut être versée pour un don, le versement de 1 000 livres est clairement une rémunération, et donc inacceptable, estiment les parlementaires. Ils rappellent en outre les dangers de ces ventes d'ovules, tant pour les donneuses que pour les receveuses.
Le commissaire européen à la Santé, Markos Kyprianou, a exprimé lui aussi sa préoccupation. La directive sur les tissus et cellules n'entrera en vigueur qu'en avril 2006.
Appel pour des professionnels de santé condamnés en Libye
L'Union européenne appelle la Libye à réexaminer, dans les plus brefs délais, la condamnation à mort de cinq infirmières bulgares et d'un médecin palestinien, reconnus coupables d'avoir injecté, en 1998, des produits contaminés par le VIH à 400 enfants soignés à l'hôpital pédiatrique de Benghazi. Ces professionnels de santé sont emprisonnés depuis 1999, alors que tous les experts internationaux mandatés à leur procès, y compris le Pr Luc Montagnier, avaient estimé que les contaminations étaient liées aux conditions d'hygiène déplorables de l'hôpital, notamment en matière de transfusion, et en aucun cas à une erreur des professionnels concernés. Le 9 mars, la commission, le conseil et le Parlement européen ont rappelé d'une seule voix que les relations entre l'UE et la Libye ne pourront être entièrement normalisées tant que ce dossier n'aura pas été réexaminé.
La Commission européenne prépare, par ailleurs, un programme d'assistance médicale pour la Libye, portant justement sur les produits sanguins et les transfusions. Les institutions européennes appellent le colonel Kadhafi à « faire un geste fort » en libérant ces professionnels de santé. Tout en étant conscientes de la tragédie vécue par les enfants contaminés et leur famille, elles rappellent que celle-ci ne peut en aucun cas être « compensée » par la condamnation des infirmières et du médecin, innocents des crimes pour lesquels ils ont été condamnés.
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