Une mise en garde de l’Afssaps

Non aux tatouages noirs

Publié le 11/06/2006
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LES TATOUAGES sont plus que jamais à la mode, surtout chez les jeunes. Si l’on connaît, ou devrait connaître, les dangers infectieux de ceux qui sont pratiqués avec des aiguilles ou d’autres instruments, on ignore le plus souvent que les tatouages temporaires, collés ou peints sur la peau, ne sont pas non plus sans risques.

A l’approche de l’été, l’Afssaps (Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé) émet ainsi une nouvelle mise en garde quant aux tatouages noirs temporaires souvent proposés aux vacanciers sur les plages et sur les marchés. Ils ont beaucoup de succès, car leur coloration noire est plus appréciée que la teinte habituelle du henné, qui varie du brun à l’orange. Or cette teinte noire est obtenue en ajoutant illégalement au henné de la paraphénylènediamine (PPD), substance autorisée seulement dans les teintures capillaires et à des concentrations restreintes. Dans les tatouages, la concentration de PPD peut être élevée dans le but d’accentuer la coloration noire et sa longévité.

Si la PPD est interdite, c’est qu’elle est allergisante. Depuis janvier 2004, des dermatologues et allergologues signalent à l’agence des cas d’eczéma de contact survenant dans un délai de quelques jours à quelques semaines après l’application du tatouage ; dans quelques cas, les patients ont même dû être hospitalisés.

La France a alerté le comité d’experts sur les produits cosmétiques du Conseil de l’Europe afin que des actions, notamment de communication, soient réalisées par les autres Etats. La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes a été chargée d’une enquête qui, menée l’été dernier, a montré que, dans la majorité des cas, la composition et l’étiquetage des produits analysés n’étaient pas conformes à la réglementation.

L’Afssaps déconseille en conséquence l’application de tatouage noir temporaire et rappelle que toute réaction cutanée à la suite d’une telle application doit être signalée à un professionnel de santé.

> R. C.

Source : lequotidiendumedecin.fr: 7976