Nominations

Publié le 11/03/2002

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Livres Brève

Edmonde Charles-Roux, 81 ans, a été élue présidente de l'académie Goncourt par 8 voix sur 10, dans un vote à bulletins secrets. Elle succède à François Nourissier, 74 ans, qui occupait ce poste depuis 1996 et qui, atteint de la maladie de Parkinson, a décidé de n'être plus que juré. Siégeront à ses côtés Daniel Boulanger, Françoise Chandernagor, Didier Decoin, Françoise Mallet-Joris, Robert Sabatier, Jorge Semprun, André Stil et Michel Tournier, la voix de la présidente comptant double. Avant Edmonde Charles-Roux, une seule femme avait présidé le Goncourt, l'écrivain Colette, de 1949 à 1954. Ancienne rédactrice en chef de l'édition française de « Vogue », lauréate du Goncourt 1966 avec son premier roman « Oublier Palerme », Mme Charles-Roux est devenue jurée du Goncourt en 1983. Elle a aussi notamment écrit « le Temps Chanel » (1979), « Une enfance sicilienne » (1981), « Un désir d'Orient » (1989) et « Nomade j'étais » (1995). Elle a consacré à son défunt mari Gaston Defferre, ancien ministre socialiste, un livre-hommage intitulé « l'Homme de Marseille », pour lequel elle a obtenu en 2001 le prix Méditerranée.

Jean-Noël Jeanneney, historien, homme politique et des médias, a été nommé en conseil des ministres président de la Bibliothèque nationale de France (BNF), succédant à Jean-Pierre Angremy, atteint par la limite d'âge. Sa nomination, qui prendra effet dès le 22 mars, était attendue, alors que, parmi d'autres noms cités pour ce poste prestigieux, figuraient ceux de Régis Debray ou de Laure Adler.
Fils de l'ancien ministre du général de Gaulle, le nouveau président, 59 ans, a dirigé Radio France (de 1982 à 1986) et été secrétaire d'Etat au Commerce extérieur dans le gouvernement Cresson (1991-1992), puis à la Communication dans le gouvernement Bérégovoy (1992-1993). Enarque, agrégé d'histoire, il a aussi été président de la mission du bicentenaire de la Révolution française. Il fut, en outre, conseiller régional (apparenté PS) de la Franche-Comté de 1992 à 1998. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages, politiques, historiques ou sur les médias.
Il semble que, cinq ans après des débuts chaotiques marqués notamment par des problèmes informatiques et des grèves du personnel sur le site de Tolbiac (où travaillent 2 000 des 2 800 employés), la BNF ait trouvé son rythme de croisière. D'indéniables progrès ont été faits, concernant les conditions de travail du personnel, mais aussi des usagers. En outre, durant ses deux mandats de trois ans chacun, M. Angremy a mis l'accent sur trois secteurs : l'acquisition de documents rares (comme le manuscrit du « Voyage au bout de la nuit », de Céline), la bibliothèque virtuelle Gallica, devenue l'une des plus riches du monde, et les manifestations culturelles, en particulier les conférences de soirée, très prisées.
Son successeur devra, parmi d'autres chantiers, se pencher sur la réhabilitation du site Richelieu, où doit s'installer l'Institut d'histoire de l'art, et sur la complexe question du dépôt légal du Web.