L A situation de la Sécurité sociale est désormais « très préoccupante ». Pour Nicole Notat, secrétaire générale de la CFDT (organisation qui préside la Caisse nationale d'assurance-maladie), c'est même le dossier le plus chaud de cette rentrée sociale.
La décision du Medef et de la Confédération générale des petites et moyennes entreprises (CGPME) de ne pas renouveler leurs administrateurs au sein des caisses de Sécurité sociale, pour protester contre la décision du gouvernement de financer les 35 heures par les excédents de la Sécu, risque, pour Nicole Notat, d'atteindre les conseils d'administration « dans leur légitimité » même. Elle craint en effet que le paritarisme « sur une seule jambe », c'est-à-dire sans les représentants des patrons, ne finisse rapidement par s'effondrer, avec le risque de ramener vers l'Etat « et lui seul la totalité des responsabilités de décision et de gestion ».
Mettre le patronat à l'épreuve
Nicole Notat ne veut pas de cette situation « aux conséquences graves », qui mettrait un terme à plus de cinquante-cinq ans de gestion de la Sécurité sociale par des partenaires « responsables et engagés ». Elle demande donc au gouvernement de renoncer à l'idée de faire participer la Sécurité sociale au financement de la réduction du temps de travail, ce qu'il a pour l'instant refusé. « Une telle décision obligerait le Medef et la CGPME au moins à reconsidérer leur position, affirme Nicole Notat. Et elle rendrait plus crédibles les autres évolutions [pour la Sécurité sociale] auxquelles le gouvernement réfléchit par ailleurs dans le prolongement du "Grenelle de la santé". » Quoi qu'il arrive, la CFDT ne désertera pas, quant à elle, les conseils d'administration des caisses de Sécurité sociale.
En outre, Nicole Notat estime que le gouvernement, en annonçant 40 000 créations d'emplois sur trois ans dans la fonction publique hospitalière pour accompagner la réduction du temps de travail, a « jeté les bases » d'une négociation désormais « possible ». Pour autant, elle estime que les discussions à venir seront difficiles compte tenu « de la situation déjà particulièrement tendue sur les effectifs, aggravée par les difficultés de recrutement et le temps perdu ».
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