Nice en sa lumière

Publié le 17/10/2001
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TOURISME

Les comtes de Vintimille, qui se prévalaient d'une ancestrale alliance avec les Lascaris, empereurs byzantins réfugiés à Nice quand les Croisés étaient à Constantinople, avaient un goût certain pour les belles demeures.

Leur palais, bâti au XVIIe siècle dans l'étroite rue Droite du Vieux Nice en est sans doute la plus belle illustration : façade enrichie de fenêtres à frontons et de balcons à balustres, décors peints et niches rococo. Du style rocaille et des tapisseries flamandes. Les plafonds des appartements d'apparats sont ornés de fresques d'une étonnante fraîcheur. Elles empruntent à la mythologie des scènes édifiantes comme la « Chute de Phaéton », attribuée à un maître de Gênes, Jean-Baptiste Carlone.

Princes et artistes

Ainsi, la vieille ville a conservé les riches décors abandonnés par la Maison de savoie. Cathédrale, basilique et églises plantées au cœur des ruelles jaunes et ocres ruissellent d'or, de stuc et de statues tourmentées. C'est le moment de découvrir cette cité exubérante chargée de palais Renaissance, de parcs exotiques et des folies grandioses de la Belle Epoque.
Salon de l'ancienne Europe, villégiature de la reine Victoria, des souverains de Belgique, du roi Oscar de Suède et des extravagants princes russes, Nice a préservé les monuments charmants d'une époque insouciante. Ceux que l'on surnommait « les hirondelles d'hiver » ont laissé d'innombrables villas-châteaux : la villa Kotschoubey, devenue le musée des Beaux-Arts, le palais de Marbre, qui abrite les archives municipales, le château Valrose, siège de l'université des sciences ou la manoir Belgrano. La cathédrale, bâtie par le tsar Nicolas II, est toujours considérée comme la plus belle église orthodoxe hors Russie.
Quand « il comprit que chaque matin, il reverrait cette lumière » Henri Matisse s'installa, à l'instar de nombreux peintres, sous le ciel éternellement bleu de la Riviera. Le Maître a légué à la ville de Nice une collection unique de ses œuvres rassemblées dans une ancienne maison génoise peinte en trompe-l'œil en lisière des Arènes de Cimez. Le musée d'Art moderne, un grand bâtiment de verre et d'acier, expose les créations de César - un enfant du pays -, l'invraisemblable Ben qui « cherche la vérité » et la plupart des artistes majeurs du XXe siècle.

Des gravures du Bronze ancien

Les Amoureux des grands espaces trouveront à deux pas de Nice les discrets villages du haut pays et le parc du Mercantour, sanctuaire sauvage des bouquetins, des chamois et de l'aigle royal. Outre l'exceptionnelle richesse de la flore - deux mille variétés de fleurs sont recensées, les plus anciens mélèzes sont millénaires - le parc abrite au pied du mont Bego un formidable ensemble de gravures à ciel ouvert, une liturgie antique répercutée de pierre en pierre.
Ces quarante mille inscriptions ont été déposées par les hommes du Bronze Ancien. La plupart des gravures qui sont contemporaines des hiéroglyphes égyptiens se trouvent sur les roches de couleur rouge, polies par les glaciers. Elles représentent « l'anthropomorphe aux bras en zig zag », les sorciers ou le chef de tribu. On s'est beaucoup interrogé sur ce lieu mythique et cette montagne sacrée avant de comprendre qu'ici les orages sont nombreux et violents. Le sol, très chargé en fer, attire la foudre. L'éclair venu du ciel était donc le lien avec les divinités.
A Nice, la grande fête se prépare. C'est le carnaval, l'un des plus beaux du monde avec ses chars décorés, ses centaines de grosses têtes, son défilé bigarré, ses fleurs fraîches, ses mascarades et ses pluies de confettis.

Pour partir

TRANSPORTS :
Vols Paris/Nice sur Air France toutes les heures. L'aéroport de Nice n'est qu'à une dizaine de minutes du centre-ville.
Tél. Air France 0.820.82.08.20.
H[239]TELS :
- Hôtel Beau Rivage, 14, rue Saint-François-de-Paule. Tél. : 04.92.47.82.82. Chambre à partir de 700 F (106,71 euros) la nuit. Ce bel hôtel, ancienne résidence de Matisse en 1917, est parfaitement situé à deux pas du cours Saleya et de la promenade des Anglais.
- Grand Hôtel Aston, 13, rue Félix-Faure. Tél. 04.92.17.52.00. A noter, pour les fêtes de fin d'année, le forfait réveillon (chambre, petit déjeuner, dîner dans la salle panoramique « Livingstone » et soirée champagne) à partir de 3 076 F (468,93 euros).
- Hôtel du Château des Ollières, 39, avenue des Baumettes. Tél. 04.92.15.77.99. Chambre à partir de 850 F (129,58 euros). Lambris, soieries et fresques pompéiennes, cette ancienne résidence du prince Lobanov-Tostowski a conservé toutes les extravagances de l'époque russe.
SEJOURS :
- Frantour/Accor Travel propose des forfaits « Transport + 1 nuit », à partir de 885,54 F (135 euros) en train, et à partir de 1 436,55 F (219 euros) en avion.
- Visit France propose des forfaits de 3 jours avion + voiture de location à partir de 1 700 F (259,16 euros) et des forfaits avion + hôtel à partir de 1 450 F (221,05 euros) le week-end 2 jours/1 nuit.
BONNES TABLES :
A Nice, la cuisine est une affaire sérieuse et l'on n'en finit pas de succomber à toutes les spécialités qui sentent bon le terroir et le soleil : pistou, socca, beignets de fleurs de courgettes farcis, mesclun, poutine et ganses. A noter :
- « La Petite Maison », 11, rue St-François-de-Paule. Tél. 04.93.92.59.59. L'adresse incontournable de la gastronomie niçoise.
- Le « Coco Beach », 2, avenue Jean-Lorrain. Tél. 04.93.89.39.26. Face au port et à la baie des Anges, l'un des meilleurs restaurants de poissons de la ville.
- Et aussi le restaurant du « Château des Ollières », pour sa délicieuse cuisine servie sous une véranda Belle Epoque (ne pas manquer l'admirable boudin de rouget au beurre de jus d'olive safrané).
NE PAS MANQUER :
- Le Carnaval et les batailles de fleurs en févsrier (autour du thème de l'euro), mais aussi toutes les manifestations qui s'égrènent durant l'année : régates, festivals, village de Noël, chasse aux œufs, etc.
- Les excursions en 4x4 dans le Parc national du Mercantour (vallée des Merveilles et le tour du Marguareis par la route des Crêtes), avec l'accompagnateur agréé Luc Fioretti (Tél. 04.93.04.69.11) et, l'hiver, les randonnées en raquettes de neige.
- Les flâneries à bord du train des Pignes des chemins de fer de Provence pour découvrir sur 151 km le haut pays niçois, en longeant de nombreuses vallées, des vignobles et de jolis villages.
RENSEIGNEMENTS :
Office du tourisme,
5, promenade des Anglais.
Tél. 04.92.14.48.00
http://www.nicetourism.com
- Frantour/Accor Travel Tél. 01.44.11.50 et sur www.accortravel.com
- Visit France. Tel. 0826.802.202. Brochures dans les agences et à Quotidien Voyages. Tél. 01.53.63.84.40.

Jacques CHAMBAZ

Source : lequotidiendumedecin.fr: 6991