TOURISME
L A ligne transatlantique a survécu au transport aérien, et reste aujourd'hui une ligne régulière, exploitée depuis plus de 150 ans par la Cunard. Une ligne qui n'en reste pas moins une expérience à part : il s'agit de « crossing » et non de « cruising » ; le commandant tient manifestement à la distinction : la route n'est pas choisie pour être jolie, elle est celle qui se présente, remontant jusqu'à la limite des icebergs, sous la météo changeante de l'Atlantique-Nord.
Le bateau à bord duquel on voyage est d'ailleurs bien un liner, fait pour fendre la vague en l'épousant le moins possible. Ce bateau est le « Queen Elizabeth 2 », prononcer « quiou-i-tou », entre initiés. Inauguré en 1969, il succède aux « Queen Mary » et « Queen Elizabeth », qui firent les beaux jours de la Cunard et de la transatlantique à l'époque où la France pouvait se prévaloir du « Normandie » et du « France ». Et malgré un réaménagement complet, il y a deux ans, on reste dans la tradition.
Le « Queen Elizabeth 2 » appareille de Southampton, et fait escale à Cherbourg ou au Havre, où l'on embarque pour cinq jours et six nuits jusqu'à New York. A bord, le charme discret de la traversée. Pas d'obligation, pas de cohue de passagers, du personnel partout nombreux et juste assez présent : un millier de membres d'équipage pour une capacité de 1 700 passagers. Et de l'espace : même le fumeur impénitent y trouve son compte, ce qui, en territoire anglo-saxon, est un index parlant.
On ne s'attardera pas sur la restauration : elle est, comme la puissance de la Rolls, « suffisante ». Les bars ne posent aucun problème : les Anglais comme les Américains en ont toujours fait d'excellents dans leur genre. On se découvre donc rapidement une certaine assiduité. Le reste est à l'avenant : cinéma, (beau) théâtre, salles de spectacle et de conférence, piscines intérieure et extérieure, jaccuzzi sur le pont, centre de fitness, bibliothèque, tables de jeux, fleuriste, garderie pour enfants, chenil...
Le luxe, en somme. Et un luxe qui cohabite avec une impressionnante stratification des classes. Cinq catégories de cabines, et quatre restaurants donnent une vingtaine de combinaisons. Chacun est-il donc ainsi libre du prix qu'il accorde à la sophistication de sa table et au confort de ses séjours en cabine. On recommandera seulement une cabine extérieure : le seul investissement indispensable est la vue sur la mer.
Le temps suspendu
La journée commence avec la prise rituelle d'une heure de retard sur la montre, ce qui supprime pratiquement le décalage horaire, et prolonge la fin de nuit réparatrice des acharnés du night-club. Chaque matin, reproduit par l'imprimerie du bord, l'essentiel du F.T. est glissé sous la porte de la cabine. Sa contemplation a quelque chose de réjouissant. Sont ensuite proposées des activités allant du « walk a mile » à huit heure du matin (cinq fois le tour du bateau), aux séances de cinéma, de la piscine à des ventes aux enchères de toiles - dont on espère au demeurant que le genre est parfois renouvelé -, des services religieux à des conférences, beaucoup célébrant la gloire de la transatlantique, de l'occupation d'une chaise-longue à la discussion au bar avec un quidam déjà rencontré la veille. D'une non-obligation à la suivante, il reste à s'occuper un peu soi-même.
Les soirées sont le temps fort de la futilité. On s'habille. Du mauvais goût ? Si peu. Pas de quoi en tout cas inquiéter le passager qui en est. Bien sûr, l'il ne manque pas, parfois, quelques échappées sur la mode féminine américaine dans ses formes les plus extrêmes. Mais en contrepartie, à la soirée du Commandant, on voit quelques messieurs porter encore le kilt avec naturel, ce qui n'est certainement pas donné à tout le monde.
Un jour, on finit par annoncer l'arrivée à New York pour le lendemain matin, on l'avait presque oublié.
La ville au lever du soleil et la remontée de l'Hudson le long de Manhattan, offrent des vues époustouflantes. C'est du grand spectacle : l'Amérique, c'est toujours un peu Disney. On se remémore alors le départ de Cherbourg, tellement plus humble, mais qui rétrospectivement était peut-être chargé de plus d'émotion, ou d'une émotion différente. Les habitants gardent la ligne transatlantique à cur, et se réunissent véritablement nombreux pour voir partir le bateau, sur le port, ou dans de petites embarcations, donnant une idée du rêve que devait représenter la transatlantique à l'âge d'or, pour ceux qui ne la faisaient pas...
Pour partir
La Cunard organise une traversée spéciale, accompagnée par du personnel francophone, avec extension de deux jours à New York.
« Le Queen Elizabeth 2 » partira le 12 juillet de Southampton, pour arriver le 18 juillet à New York, où deux nuits d'hébergement sont prévues, jusqu'au 21 juillet.
Prix à partir de 14 950 F Paris/Paris en cabine double intérieure et 17 360 F en cabine double extérieure. Inclus : les taxes portuaires et aéroportuaires, les services d'une accompagnatrice francophone au départ de Paris jusqu'à New York, l'acheminement de Paris à Londres en Eurostar 1re classe, le transfert en autocar de la gare de Waterloo à Southampton, la traversée en pension complète, la transfert et l'hébergement pour deux nuits à l'hôtel Warwick, le transfert à l'aéroport et le retour New York-Paris par vol régulier.
En 2001, le « Queen Elizabeth 2 » effectuera par ailleurs les traversées suivantes :
- Du 25 au 31 juillet - départ du Havre -, à partir de 10 270 F Paris/Paris (12 810 F en cabine double extérieure).
- Du 29 août au 4 septembre, du 10 septembre au 16 septembre, et du 22 septembre au 28 semptembre - départs de Southampton -, à partir de 10 540 F Paris/Paris (à partir de 13 440 F en cabine double extérieure).
- Du 12 décembre au 22 décembre - départ de Cherbourg, jusqu'à Fort-Lauderdale -, à partir de 12 780 F Paris/Paris (à partir de 16 300 F en cabine double extérieure).
RENSEIGNEMENTS :
Cunard/Seabourn - France : 68, rue de Lourmel, 75015 Paris. Tél. 01.45.75.95.00. Fax 01.45.77.78.51, ainsi que sur www.cunardline.com, ou www.seabourn.com, ou www.croisieres.partir.com (en francais).
Dans les agences de voyage et à Quotidien Voyages. Tél. 01.53.63.84.40.
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