De notre envoyée spéciale
à Munich
L'ETUDE Inter-Heart était conçue pour évaluer l'importance de l'association entre facteurs de risque cardio-vasculaire et survenue d'un infarctus du myocarde et pour mesurer l'impact de chaque facteur de risque pris isolément et en combinaison dans les populations à risque, globalement et pour chaque pays, chaque groupe ethnique, chez les hommes et chez les femmes, les jeunes et les sujets âgés.
Elle a été menée avec une méthodologie standardisée : questionnaire sur le mode de vie, les habitudes alimentaires, le tabagisme, les activités socio-professionnelles, les traitements, l'examen clinique (poids, périmètre abdominal, pression artérielle, fréquence cardiaque), examens biologiques (apoB/apoA1...). Les données concernant 15 152 patients ayant eu un premier infarctus du myocarde aigu et 14 820 patients contrôles sont issues de 262 centres répartis dans 52 pays des différents continents.
L'analyse de ces données a permis d'identifier neuf facteurs de risque cardio-vasculaire très fortement associés au risque d'infarctus du myocarde : rapport apoB/apoA1 anormal, tabagisme, diabète, hypertension artérielle, obésité abdominale, stress, consommation quotidienne insuffisante de fruits et de légumes, manque d'exercice, consommation d'alcool.
Les deux plus importants sont un rapport apoB et apoA1 anormal et tabagisme ; à eux seuls, ils expliquent les deux tiers des infarctus du myocarde dans le monde.
Quatre-vingt-dix pour cent des infarctus du myocarde sont prévisibles.
Selon le Pr Salim Yusuf (McMaster University Hamilton, Ontario), principal investigateur de l'étude Inter-Heart, avec ces neuf facteurs de risque, 90 % des infarctus du myocarde sont prévisibles, ce qui réfute l'idée communément admise selon laquelle le risque d'infarctus du myocarde ne peut être prévu que dans 50 % des cas seulement.
Les messages de prévention peuvent être simples.
De surcroît, l'impact de ces facteurs de risque est le même dans tous les groupes ethniques, dans toutes les régions du globe. « Ces résultats suggèrent que les messages de prévention peuvent être simples et que nous pouvons utiliser dans toutes les parties du monde les mêmes stratégies de prévention, en tenant compte des différences culturelles, économiques et sociales.La mise en œuvre de ces stratégies (arrêt du tabagisme, modification des habitudes alimentaires, exercice physique régulier...) pourrait éviter la majorité des infarctus du myocarde prématurés à travers le monde », conclut le Pr Salim Yusuf.
Munich, Congrès de la Société européenne de cardiologie. Hot line : prévention et traitement médical. Inter-Heart : une étude sur les facteurs de risque de l'infarctus du myocarde dans 52 pays et chez plus de 27 000 sujets.
Même chez les fumeurs très modérés
Globalement, le tabagisme multiplie par trois le risque d'infarctus du myocarde. L'effet nocif du tabagisme est observé même chez les fumeurs très modérés : comparés aux non-fumeurs, ceux qui fument entre 1 et 5 cigarettes par jour augmentent de 40 % leur risque d'infarctus du myocarde, ceux qui fument entre 6 et 10 cigarettes par jour ont un risque deux fois plus élevé, ceux qui fument plus de 20 cigarettes par jour ont un risque cardio-vasculaire multiplié par quatre.
Qu'il s'agisse de tabac, de cigarettes avec filtre, ou sans filtre, de bidis (cigarettes populaires en Asie du Sud), de pipes ou de cigares, le risque cardio-vasculaire est le même.
Communication du Dr Stéphanie Ounpuu (Michel DeGroote, School of Medicine, Hamilton Ontario).
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