Améliorer la prise en charge globale du patient, c’est d’abord rendre plus cohérente la filière de soins. C’est en ces termes en substance que s’est exprimé Patrick Guillot, directeur général du Chu de Strasbourg. Même si selon lui le CHU de Strasbourg est « plutôt bon au niveau de la prise en charge tout en n’étant pas tous les jours parfait dans l’enchaînement des prises en charge ».
La filière des urgences : peut mieux faire !
Par exemple pour les urgences, le CHU reçoit actuellement 135 000 urgences par an : « On n’est pas 135 000 fois parfaits », a reconnu Patrick Guillot. Des réponses doivent être encore apportées pour faire en sorte que les patients arrivant aux urgences soient bien et vite traités. Ce qui pose problème, selon lui, c’est l’accès au plateau technique : le cumul du fonctionnement de l’imagerie et celui de la prise en charge des urgences est responsable d’une perte de temps et provoque un désagrément pour les patients.
Plus précisément, le DG a indiqué qu’il y avait encore « des progrès à faire sur la coordination intermédicale » pour permettre de trouver le bon lit en médecine au bon moment et au bon endroit. « Chacun a sa vision, chacun dans son service », a-t-il déploré.
Améliorer la prise en charge des personnes âgées
Selon lui, des progrès sont encore à réaliser pour les patients âgés pour mieux mutualiser les filières de prise en charge à proximité du domicile et de prise en charge hospitalière. Il est ainsi nécessaire de travailler « en amont sur la sortie de l’hôpital de la personne âgée » et de perfectionner l’enchaînement de « l’arrivée aux urgences, le passage dans un service de médecine gériatrique de court séjour, puis les soins de suite, avec soit une orientation vers une unité de long séjour, soit un retour à domicile ». Il rappelle qu’un patient qui reste trop longtemps dans un lit de médecine coûte cher : l’hôpital a donc intérêt à ce que la fluidité se déroule au mieux.
De façon plus globale, Patrick Guillot a évoqué le cadre proposé par le contrat de performance du CHU : « Je ne vois pas ce qu’il y a de scandaleux à parler de performances pour faire le meilleur traitement au meilleur coût. » L’occasion pour lui de rappeler la politique de l’établissement, à savoir, maintenir ou améliorer la qualité, avoir des projets, c’est-à-dire « une vision sociale de l’hôpital » et une vision économique du sujet.
Une meilleure coordination de la filière recherche
Pas seulement des lieux de soins performants, les CHU sont aussi des lieux privilégiés de la recherche clinique, a affirmé Patrick Guillot, qui a aussi regretté que « les enchaînements ne soient pas d’une limpidité absolue dans ce domaine ». Les différents acteurs (université, CNRS et Inserm) doivent se rapprocher davantage. Concernant les liens entre le CHU et les industriels, les partenariats sont appelés à se développer, du fait de la baisse des moyens publics alloués à la recherche et l’innovation. « L’exemple de la fabrication du larynx artificiel par l’une de nos équipes est justement le fruit d’un travail entre le CHU et l’industrie, la réponse technologique attendue par les patients », a-t-il précisé.
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