Les parents d’un nouveau-né grand prématuré ont fait connaître dans la presse leur souhait d’arrêter les soins thérapeutiques qu’il reçoit au CHU de Poitiers. L’équipe médicale a procédé à une réanimation d’attente et nie toute obstination déraisonnable.
Titouan est né à Saintes le 31 août, à 25 semaines et 4 jours de grossesse, bien avant le terme fixé au 18 décembre. Il pesait 895 grammes. Selon le témoignage des parents dans « la Nouvelle République », il a subi une hémorragie cérébrale de grade IV dans un lobe, et de grade II dans l’autre hémisphère.
Transféré au CHU de Poitiers, le nouveau-né est maintenu en réanimation, sous ventilation.
Les parents dénoncent un « acharnement thérapeutique ». « À Saintes, les médecins ont choisi de le réanimer sans nous demander notre consentement. Aujourd’hui, notre bébé est maintenu en vie par un respirateur, des apports nutritifs et sanguins. Depuis vendredi, on sait que les séquelles sont irréversibles, qu’elles engendreront un handicap moyen à lourd pour lui mais les médecins ne savent pas de quel type de handicap il souffrira », explique la jeune mère dans le quotidien régional. « Qui veut une vie de handicap pour son fils ? S’il y a des familles qui le souhaitent, nous, nous ne le souhaitons pas », a déclaré à l’AFP le couple.
Réanimation d’attente
Le CHU de Poitiers ne veut plus s’exprimer ce mercredi 17 septembre. Mais le chef du service de pôle Femme-mère-enfant le Pr Fabrice Pierre a expliqué sur France Bleu la démarche de l’équipe médicale : « Nous ne sommes pas dans une réanimation intensive, pas dans un acharnement, mais dans un accompagnement, le temps de l’évaluation, pour être certains d’apporter les meilleures informations possibles. » Cette réanimation d’attente a déjà fait l’objet d’une décision collégiale de la part de l’équipe.
« Il faut être sûr qu’un enfant est séquellaire et pouvoir appréhender le type de séquelles, donc pouvoir informer les parents et qu’ils prennent leur décision en ayant le meilleur éclairage », a-t-il poursuivi.
L’évaluation peut nécessiter quelques semaines. L’équipe de Poitiers a sollicité l’éclairage d’un groupe de réanimateurs de l’hôpital Antoine-Beclère de Clamart (Hauts-de-Seine). Une troisième réunion, à coloration éthique, devrait impliquer d’autres professionnels et non-professionnels de santé.
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