Les partenaires conventionnels l'avaient écrit noir sur blanc avant la pause estivale : ils allaient, c'était juré, se revoir «début septembre» pour achever les négociations entamées en juillet et aboutir enfin à des avenants en bonne et due forme sur des sujets aussi cruciaux que la démographie, le secteur optionnel, les contrats individuels rémunérés sur objectifs pour les généralistes, la maîtrise médicalisée et la revalorisation des honoraires (voir « le Quotidien » du 28 août).
Las, faute d'avoir fixé une date précise, et rigueur oblige, beaucoup doutent désormais de la capacité politique et financière de l'assurance-maladie à conclure très rapidement ce « round »... 2008 qui restera dans les annales comme un des plus perturbés de l'histoire conventionnelle (les états généraux, des péripéties syndicales, mais aussi la volonté de la CNAM de gagner du temps ont sans cesse différé les échéances, au risque de décrédibiliser toute la dynamique contractuelle).
Quoi qu'il en soit, avec le spectre de la récession en arrière-plan et la cure de minceur promise par Bercy à la branche maladie (4 milliards d'euros), les syndicats versent à nouveau dans le pessimisme. La CSMF redoute que «le climat pesant de la rentrée incite les partenaires, gouvernement et caisses, à repousser la conclusion des négos en fin d'année». Pour le SML, «le directeur [de l'assurance-maladie] n'a pas l'air très pressé». Quant à MG-France, il mise davantage sur la loi « santé » de Roselyne Bachelot pour réformer la place des soins primaires et traduire sur le terrain certaines recommandations des états généraux.
Le cycle de juillet, ponctué par un point d'étape, a notamment permis de poser enfin les jalons du secteur optionnel. Selon le texte provisoire, les complémentaires santé ont accepté de contribuer au financement de ce nouveau secteur (avec compléments d'honoraires solvabilisés), pour l'instant ouvert aux spécialistes de secteur II exerçant en plateau technique lourd (chirurgiens, anesthésistes, gynéco-obstétriciens). Outre un minimum de 30 % d'activité en tarifs opposables (urgences, populations précaires…), les praticiens s'engageraient dans ce cadre à plafonner leurs dépassements (nommés «compléments d'honoraires») à 50 % par acte.
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