Le conflit des généralistes, qui dure depuis plus de six mois, est entré dans une phase décisive. Jean-François Mattei doit rencontrer aujourd'hui, à la CNAM, les présidents des trois caisses nationales d'assurance-maladie (travailleurs salariés, agriculteurs et travailleurs indépendants). Il évoquera évidemment le conflit des généralistes avec ses interlocuteurs. Cette rencontre est présentée comme un signe de la volonté du gouvernement de respecter l'autonomie des caisses maladie, qui, seules, peuvent proposer les revalorisations d'honoraires que réclament les praticiens (consultations à 20 euros et visite à 30 euros).
Mais au-delà de ce souci de ne pas court-circuiter les caisses, nul doute que le gouvernement va exercer des pressions sur le président de la CNAM, Jean-Marie Spaeth (CFDT), pour qu'il débloque la situation. Ce dernier, qui est également soumis à la pression des autres syndicats, représentés au conseil d'administration de la CNAM et partisans d'une reprise du dialogue avec les médecins, a accepté d'ouvrir des négociations avec l'ensemble des syndicats sur « les conditions d'une revalorisation du métier de médecin ».
La CNAM exige cependant que les médecins s'engagent sur des contreparties en échange des revalorisations d'honoraires. Tout le problème va être de se mettre d'accord sur ses contreparties et sur le calendrier d'application.
Trouver une issue au conflit des généralistes, et si possible avant les législatives, comme Jean-Pierre Raffarin le souhaite, est pour le gouvernement une ardente nécessité. Le traumatisme laissé par le plan Juppé n'a pas totalement disparu et certains responsables des coordinations de médecins généralistes qui sont constituées dans plus de 70 départements menacent le gouvernement d'un vote sanction.
La radicalisation du mouvement qui se manifeste sur le terrain, notamment dans l'ouest de la France, a aussi de quoi inquiéter le gouvernement. Des médecins ont occupé des locaux de la Sécurité sociale et envoyé à l'assurance-maladie des lettres indiquant leur volonté de se déconventionner dans la Mayenne, le Finistère, le Calvados, la Seine-Maritime. Les coordinations souhaitent continuer ce mouvement de déconventionnement au rythme de trois départements par semaine. La CNAM parle de « sabre de bois » ou de « tigre de papier » dans la mesure où les déconventionnements ne seront effectifs que dans deux mois et où les généralistes peuvent toujours revenir sur une mesure qui, en privant quasiment les patients de remboursement pour les actes médicaux, ferait fuir une grande partie de leur clientèle. Les pouvoirs publics ne peuvent cependant ignorer les risques de cette radicalisation - dont témoigne la situation dans le Calvados (voir ci-dessous) - et qui peut à tout moment déraper.
Négociations sur fond de radicalisation
Publié le 27/05/2002
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B. K.
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Source : lequotidiendumedecin.fr: 7133
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