Négociation d'un nouvel accord entre l'industrie pharmaceutique et le comité économique des produits de santé, mission interministérielle sur le médicament, application de l'accord entre les généralistes et l'assurance-maladie et ses conséquence sur les prescriptions, discussion pour une nouvelle politique de prix pour les médicaments innovants : les derniers mois de l'année seront d'une brûlante actualité pour les industriels du médicament qui attendent du nouveau gouvernement des signes forts qui les encourageront à poursuivre leurs investissements en France.
Les responsables de ce secteur d'activité n'ont toujours pas « digéré » les mesures prises par Elisabeth Guigou en 2001, et qui se sont notamment traduites par des baisses importantes de prix, et non négociées, des médicaments les plus prescrits et les plus innovants. Mais ils espèrent que Jean-François Mattéi leur prêtera une oreille plus attentive que son prédécesseur et sera surtout plus compréhensif.
C'est dans ce contexte que sera négocié le nouvel accord-cadre entre le syndicat national de l'industrie pharmaceutique (SNIP) et le comité économique des produits de santé. Un accord qui doit ensuite servir de base aux discussions qui s'engageront entre cet organisme et chaque laboratoire pour la signature de nouvelles conventions. Mais déjà le SNIP a posé ses conditions : pas question, a expliqué son président Jean-Pierre Cassan, de signer un nouvel accord avec le gouvernement, si celui ne s'engage pas à le respecter à la lettre. C'est-à-dire en clair, à ne pas décider unilatéralement de baisses de prix sans aucune concertation et en contradiction avec les accords signés. « Ces coups de canif » sont intolérables, explique le président du SNIP, qui veut, pour plus de sûreté, que le principe même de cet accord soit inscrit dans la loi. Les industriels attendent que le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2003, qui sera discuté par le Parlement à l'automne, soit très clair sur ce point.
Les fabricants et le ministre de la Santé, attendent en outre le résultat de la mission de réflexion interministérielle sur le médicament, mise en place sous le gouvernement Jospin, et confirmée par son successeur, pour entamer de nouvelles discussions sur l'avenir de ce secteur d'activité à moyen et à long terme.
Une nouvelle politique des prix de médicaments innovants pourrait être au centre de futures négociations. Les responsables des multinationales, en particulier, souhaitent que l'Etat s'engage sur l'application d'un niveau de prix proche de celui pratiqué dans les pays du nord de l'Europe où les médicaments innovants sont nettement plus chers (au moins 15 %) qu'en France. Mais le gouvernement ne s'engagera en aucune manière dans cette voie sans avoir des assurances sur un développement réel des génériques et la réussite de l'accord médecins - assurance-maladie qui incite les généralistes, dès la première année, à prescrire 25 % des médicaments en DCI dont la moitié (12,5 %) en génériques.
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