L’arthrose de la main est la plus fréquente des arthroses périphériques, affectant 38 % des femmes et 24 % des hommes. Les arthroses du poignet, du coude et de l’épaule sont généralement secondaires à un traumatisme ou à une arthropathie métabolique (la plus fréquente étant la chondrocalcinose). L’arthrose primitive du coude est rare (1 à 7% des patients ayant une atteinte du coude) et touche quasi-exclusivement les hommes, ayant un long passé de surcharge fonctionnelle : ouvriers, haltérophiles, athlètes de lancer…
Privilégier les traitements conservateurs
Le traitement est avant tout médical. Le but est de diminuer la douleur et d’éviter la diminution de la mobilité. Les analgésiques, qui sont les premiers médicaments conseillés, peuvent soulager la douleur mais ne réduisent pas l’inflammation. Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) soulagent la douleur, traitent le gonflement et la raideur articulaire mais ne préviennent pas les dommages articulaires. Bien tolérés, les anti-arthrosiques symptomatiques à action lente ont un effet modéré, mais ils permettent de diminuer le recours aux AINS et au paracétamol. Les infiltrations de corticostéroïdes soulagent l’inflammation et réduisent le gonflement. On conseille de ne pas les répéter trop souvent (3 semble un nombre moyen acceptable). La visco-supplémentation peut être utilisée au niveau de l’épaule, mais elle donne de moins bons résultats qu’au niveau du genou. « Des essais sont en cours avec le méthotrexate et les anti-TNF-alpha, mais compte tenu des effets indésirables, ils seront sans doute réservés aux formes très sévères d’arthrose », avance le Pr D. Goldberg (Institut de la main, Paris).
Enfin, la kinésithérapie est souvent proposée pour améliorer l’utilisation des articulations en renforçant le tonus musculaire et en diminuant la raideur. Dans certains cas, l’immobilisation par des attelles ou des orthèses permet de diminuer les tensions et de calmer les douleurs.
La chirurgie en dernier recours
Lorsque toutes les possibilités de traitement médical sont épuisées, la chirurgie intervient en tenant compte de la douleur et de la fonction, mais aussi de la qualité de vie et parfois du préjudice esthétique. « La pose d’une prothèse d’épaule est une intervention bien réglée, aussi efficace que celle de la hanche. La moyenne d’âge des patients opérés est de 67 ans et il est possible d’opérer, même au-delà de 85 ans. Chez les personnes âgées, c’est souvent une prothèse totale inversée qui est indiquée, dont la survie à 10 ans est de 85 %. Elle leur permet de conserver une autonomie et apporte une amélioration fonctionnelle incontestable. La rééducation qui dure trois mois est primordiale. », précise le Dr P. Valenti (Institut de la Main, Paris).
Pour l’arthrose post-traumatique du poignet, il existe de nombreuses solutions chirurgicales, allant d’un simple nettoyage articulaire par arthroscopie avec nettoyage des débris cartilagineux, jusqu’à l’arthrodèse complète de l’articulation, en passant par la mise en place d’une prothèse. La rhizarthrose et les autres arthroses digitales peuvent elles aussi bénéficier de techniques chirurgicales variées, mais il faut rester prudent car dans 10 % des cas, elles génèrent de nouvelles douleurs.
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