LA RÉGION DE STAVANGER, avec ses hivers «doux» et son climat régulier, est un peu la côte d'Azur de la Norvège. Quel contraste avec Bergen, la ville rivale, à 178 km au nord, au huitième rang mondial pour la pluviosité ! Si elle peut rivaliser sur beaucoup de plans, il lui faudra cependant rattraper un grand écart culturel. Ce à quoi s'emploiera la manifestation Stavanger 2008, qui englobe la ville et sa région et aidera certainement à casser son image de capitale du pétrole. L'or noir et le gaz, prenant le relais de la conserverie de poisson, ont permis le redressement socio-économique le plus spectaculaire de la fin du XXe siècle et participé à définir le profil cosmopolite de la ville : affairisme et ouverture sur le monde sont frappants pour une ville de seulement 110 000 habitants. En été, avec les yachts et les paquebots dont la forme du port autorise la présence au coeur même de la cité, les quais de Stavanger ont un petit air de Saint-Tropez avec une population jeune et branchée et un afflux raisonnable de touristes installés aux terrasses des restaurants et cafés pour profiter d'une lumière qui ne semble jamais s'éteindre.
Symbolisme artistique.
Un des atouts les moins connus de la région est sa gastronomie. Stavanger a accueilli le Bocuse d'or Europe, un marathon culinaire avec un jury de toques internationales et un parterre de supporters aussi fanatisés que ceux d'un stade de football. Sujet imposé : saumon et agneau, soit les deux mamelles de la cuisine locale. Le chef norvégien Geir Skeie, 28 ans, a remporté cette prestigieuse récompense devant un chef danois et un suédois, ce qui en dit long sur le potentiel culinaire de la Scandinavie. À Stavanger comme dans sa jumelle Sandnes, où se déroulent certaines des manifestations, on peut se régaler de ces deux chairs nobles déclinées sur tous les tons, autant que de flétan, autre poisson roi, et sacrifier à la tradition importée d'Angleterre de boire le champagne avec des fraises.
Avec un pragmatisme qui lui fait honneur, la région de Stavanger a investi dans des projets qui serviront à ses ambitions touristiques au-delà de la manifestation. Plusieurs projets exploitant les stupéfiantes possibilités qu'offre la nature en été ont été mis en oeuvre, dont Horizons et Fragments, étiqueté Land Art, situé sur l'île de Bru, accessible par la route grâce à la multiplication des tunnels, grande spécialité des ingénieurs norvégiens. Sur ce domaine fermier cultivé, 14 oeuvres d'art sont installées au long d'un sentier de 3 km, qui relèvent autant de la sculpture que de ses correspondances symboliques et poétiques. Une étoile creusée dans un roc figure une piste d'atterrissage pour les anges, un nid géant des panneaux indicateurs de la migration des oiseaux, une semence de maïs gigantesque en granit est posée en plein champ telle une soucoupe volante…
Quel sera l'avenir du design ? Qui, aujourd'hui, peut mieux répondre à la question que la Néerlandaise Li Edelkoort, Française d'adoption et gourou, au meilleur sens du terme, du design européen qu'elle exporte avec une vocation de missionnaire dans le monde entier. C'est à son instinct expert que Mary Miller, directrice du projet Stavanger 2008, a confié l'exposition A world of Folk, installée pour l'été à Sandnes et dont une partie sera montrée à la célébrissime foire du design de Milan, à l'automne. Installation merveilleuse dans une ancienne usine à briques, avec ses cabanes de bois clair, si important dans tous les projets d'architecture écologique qui fleurissent dans tout le pays, donnant une unité impressionnante aux centaines d'objets créés par des designers scandinaves, finlandais, néerlandais, serbes, brésiliens, d'Afrique du Sud… Là aussi une promenade qui fait autant appel à l'imaginaire qu'à la réflexion sur l'avenir de notre habitat et des accessoires de notre vie quotidienne.
L'été et l'automne, saisons propices au tourisme en Norvège, seront riches en manifestations, avec le festival de musique de chambre en août, le sommet des prix Nobel de la paix en septembre, le projet Norwegian Wood, concours d'architecture en bois pour promouvoir l'architecture écologique et la Biennale d'art international dédiée à l'art électronique en novembre
Office du tourisme de Stavanger : tél. + 47. 51. 85. 92.00 ; www.regionstavanger.com, www.stavanger2008.no.
Aller à Stavanger
– Corollaire de son développement pétrolifère et gazier, Stavanger possède des possibilités d'hébergement importantes, du camping à l'hôtellerie 5 étoiles en passant par la chambre chez l'habitant. Mais il faut y mettre le prix, le niveau de vie étant élevé en Norvège (1 KNO, couronne norvégienne, équivaut environ à 8 euros). Pas de vols directs réguliers de la France pour Stavanger mais par SAS, Air France, KLM et Lufthansa, on y accède avec des correspondances à Copenhague, Amsterdam ou Francfort.
– On visitera à Stavanger, outre le port, la vieille ville, avec ses maisons en bois des XVIII et XIXe siècles, miraculeusement épargnées par les incendies, et le Musée norvégien du pétrole, interactif et pédagogique, à l'architecture inspirée des plate-formes de forage et à l'excellent restaurant gastronomique, le Boelgen og moi. La promenade en bateau sur le Lysenfjord s'impose (plusieurs croisières sont proposées au départ du port par la compagnie Rødne Fjord Cruise) et, pour les plus courageux, l'ascension du fameux Pulpit Rock, plateau rocheux plat de 625 m2 surplombant de 600 m le Lysenfjod de façon vertigineuse, offrant un panorama inoubliable mais qu'il faut mériter (environ 4 heures AR après une traversée par ferry et un trajet en bus). Le très efficace et polyglotte syndicat d'initiative, situé en face de la cathédrale, aide à l'organisation de toutes ces excursions comme à l'information sur les manifestations culturelles de Stavanger 2008 (www.stavanger2008.no).
– Le festival international de musique de chambre de Stavanger, dont le trio Grieg est directeur artistique, aura lieu du 11 au 17 août avec la participation de formations, telles que l'Oslo String Quartet, le Norwegian Soloists' Choir, le Quatuor Ysaÿe, le Ballet national norvégien, le pianiste Hakon Austboe et le compositeur norvégien en résidence Nils Henrik Asheim (www.icmf.no).
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