Déroutant, grandiose, immense, méconnu. Les adjectifs se bousculent et donnent un peu le tournis. Cet immense pays de plus de 800 000 km 2 - une fois et demi la France- adossé à l’Afrique du Sud, faiblement peuplé (moins de deux millions d’habitants aujourd’hui, quasi-record du monde de la plus faible densité) a été l’une des rares colonisations allemandes en Afrique pendant trois décennies à la toute fin du XIX ème siècle. Une colonisation ensuite relayée par les sud-Africains qui se sont appropriés ce territoire riche en diamants et en uranium. Ce n’est qu’en 1990 que les Namibiens ont obtenu leur indépendance.
Bien souvent, la découverte du pays commence par la capitale Windhoek, au centre du pays. Trait d’union entre l’Europe et l’Afrique, la plus grande ville du pays, toute proprette avec ses rues à angle droit, présente quelques vestiges du passé : l’Alte Feste, forteresse allemande qui abrite la partie historique du musée national, la Christuskirche, église luthérienne tout en grès, une étonnante statue équestre et le palais d’Encre, aujourd’hui siège du parlement namibien.
Des dunes à perte de vue
Mais dès le lendemain, l’appel des dunes du Sossusvlei est irrésistible et en quatre heures de 4x4, on découvre, subjugué, ces collines de sable ocre, abricot ou caramel aux noms sobres - dune 45 - ou plus imagés - Big Daddy, Big Mamma, - qui s’élèvent jusqu’à 300 mètres . La lumière du soleil chaud, très chaud, joue de l’ombre et de la lumière. Un oryx, cornes bien droites et parallèles, recherche la fraîcheur toute relative des acacias morts depuis des siècles, tandis qu’un peu plus loin, quelques springboks (antilopes locales), œil ourlé de khôl et pattes graciles, broutent l’herbe rare. Le grand bonheur est de grimper nu-pieds sur ces dunes dans lesquelles, parfois, on s’enfonce jusqu’au genou, en prenant bien soin de négocier les virages sur la pointe de crêtes.
Tous les animaux de la terre
Pour rejoindre le nord, la route est longue. Ici et là, on découvre avec étonnement le travail incroyable de minuscules petits oiseaux baptisés « républicain social ». Tête noire, cou moucheté blanc et noir, ils sont des dizaines, peut-être des centaines à avoir élu domicile dans des nids collectifs installés sur des branches d’acacias. Des nids qui peuvent dépasser un bon mètre de diamètre ! Parfois, ils sont si imposants que la branche, finit par rompre sans pour autant que les oiseaux changent leurs habitudes.
En cours de route, une halte s’impose à Solitaire, incroyable version africaine de Bagdad Café ! Une pompe à essence, une épicerie étonnamment bien achalandée, un bistro et un lodge au cœur d’une zone quasi-désertique. La déco ne manque pas de cachet: de vieilles carcasses de voitures anciennes à moitié enlisées et disposées aux endroits les plus visibles du lieu. Un décor irréel dans une ambiance bout du monde.
Après ce désert un peu âpre, curieusement recouvert de petites herbes rases jaune canari, on recherche la vie. Et particulièrement la vie sauvage au parc animalier d’Etosha, l’un des plus grands du monde avec ses quelque 22000 km2. Mais seule sa lisière peut être visitée. De quoi, néanmoins contenter tout le monde. Les big five (lions, éléphants, rhinocéros, léopards et buffles) y vivent en liberté ainsi que toutes sortes d’antilopes et des gnous, des centaines d’oiseaux et des couples d’autruches qui s’enfuient en se dandinant au moindre bruit suspect.
Le plus spectaculaire est, bien sûr, le « night game drive ». Pas de phares. Juste un projecteur rouge qui n’effrayera pas les animaux. Il faut rouler lentement. Scruter les bas-côtés de la route. Bientôt voilà un couple de girafes qui s’enfuient avec dédain. Puis un lion et sa petite famille tout ensommeillée qui attendront patiemment notre départ avant de reprendre leur somme. Au point d’eau, deux rhinocéros blancs viennent faire leurs ablutions, bientôt rejoints par des impalas, des springboks et des zèbres, quelques hyènes et un chacal dans une concorde qui ne laisse pas présager la dure et éternelle loi de la prédation…
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