C'est tout en haut. Sous les toits. Comme si c'était un grenier (néanmoins desservi par un ascenseur). Mais une fois poussée la porte, on débouche sur une très belle salle à galeries éclairée à l'origine par une verrière (toujours en place mais remplacée par un éclairage artificiel pour la climatisation et la bonne conservation des objets).
Dès l'origine de la construction en 1769 par l'architecte Jacques Gondoin du Collège et de l'Académie de Chirurgie, un cabinet d'anatomie avait été prévu pour conserver les pièces extraordinaires et singulières. Mais la collection réunie au XVIIIe siècle à cet effet par le Doyen Lafaye a connu quelques vicissitudes sous la Révolution. Au XIXe siècle, ce seront plutôt des musées d'anatomie qui seront créés comme Dupuytren ou Orfila (aujourd'hui en caisses). Ce qui n'empêche pas les collections conservées à la faculté de médecine de s'enrichir.
Finalement, en 1920, la chaire et la société d'histoire de la médecine se voient attribuer la salle Debove pour les conserver. C'était à l'origine une bibliothèque décorée en 1905 par des peintures du XVIIIe représentant de grands chirurgiens comme Jean Pitard, chirurgien de Saint-Louis, Guy de Chauliac ou Ambroise Paré.
Le musée n'est inauguré qu'en 1955 grâce aux efforts du Doyen Léon Binet et de Jacqueline Sonnelet qui en sera la conservatrice pendant 30 ans.
Les collections sont riches et diversifiées. Aux instruments chirurgicaux réunis par Lafaye s'ajoute un bel ensemble qui couvre l'art opératoire du XVe au début du XXe siècle. Avec un passage vers l'Antiquité égyptienne. Chaque objet a son histoire et sa petite histoire. Celui-ci servit à autopsier Napoléon, celui-là opéra Louis XIV (de sa fistule), etc. Dernière arrivée, la trousse de chirurgie d'apparat donnée par Louis Philippe au Dr Baudens.
Sont conservés de nombreux portraits, médailles et jetons, gravures autographes et ex-libris de médecins et chirurgiens. Parmi les pièces exceptionnelles, le mannequin anatomique réalisé par Felice Fontana, directeur du cabinet d'histoire naturelle du grand-duc Léopold II à la demande du général Bonaparte lors de la campagne d'Italie. Ce sont 3 000 pièces en bois s'emboîtant les unes dans les autres. Ou la célèbre toile de Brouillet "Une leçon à la Salpêtrière" mettant en scène Jean-Martin Charcot que le musée a fait restaurer.
Horaires et contact
Musée d'Histoire de la médecine,
12, rue de l'École-de-Médecine, 75006 Paris.
Tél. 01.40.46.16.93
Renseignements, contacts, actualités.
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