Murray Perahia, la liberté et la grâce

Publié le 09/09/2001

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CLASSIQUE

PAR OLIVIER BRUNEL

M URRAY PERAHIA avait ouvert en octobre dernier la série de récitals de piano 4 étoiles au Châtelet, lieu plus favorable acoustiquement que la salle Pleyel, qui les accueillait précédemment. C'est lui qui a donné le dernier récital en solo de la saison, un superbe concert avec la « Fantaisie » K 475, de Wolfgang Amadeus Mozart, où le pianiste américain met toujours autant de grâce que dans les concertos de ses débuts mais une plus grande maturité. Plus mature aussi la Sonate D 960, de Franz Schubert, avec des fulgurances inoubliables et un génie sonore totalement abouti. On peut discuter, chipoter même, pour savoir si Chopin sied à un tempérament et une sonorité aussi positifs. Son choix était quasi constamment le bon avec certaines des « Études », véritables miracles de sonorité, le Second Scherzo si dompté techniquement et, comme cadeau, deux des ineffables Impromptus, de Schubert, si maîtrisés et transcendés qu'ils paraissaient naître sous ses doigts.

Pour Perahia au studio, l'année 2000 aura été comme il se devait l'Année Bach. Après avoir publié chez Sony les « Variations Goldberg » (« le Quotidien du Médecin » du 23 octobre 2000), c'est le premier album d'un enregistrement de ses concertos pour piano et orchestre (n° 1, 2 et 4) que le pianiste américain vient d'enregistrer à la tête de l'Academy of Saint Martin in the Fields, le fameux orchestre de chambre fondé en 1956 par Sir Neville Marriner dont il vient d'être nommé le nouveau directeur musical. On y retrouve cette espèce de grâce, la fantaisie toujours un peu retenue et la grande liberté qu'il mettait au début de sa carrière dans ses enregistrements des concertos de Mozart qu'il dirigeait également du piano. Une grande réussite.

1 CD DDD Sony Classical. Enregistrement : 2000. Durée : 54 min.