Médecins de santé publique, responsables du pôle des formations médicales à l'ENSP, les Drs Josiane Carvalho, Anne Laquet-Riffaud et Jacques Raimondeau réagissent à l'annonce par le gouvernement de son intention de transformer l'Ecole nationale de santé publique de Rennes en l'intégrant dans une bien plus large « école des hautes études de santé publique » (« le Quotidien » du 18 avril).
Ils battent deux idées en brèche : celle qui voudrait d'abord que l'ENSP soit essentiellement l'école des directeurs d'hôpital ; celle qui présente ensuite cette même ENSP comme étant dépourvue d'une réelle dimension de santé publique. « Double erreur, s'enflamment les trois formateurs, l'ENSP accueille et forme des publics variés (ingénieurs, pharmaciens, inspecteurs, directeurs des divers établissements sanitaires et sociaux, techniciens sanitaires...) », elles « est aussi le lieu de formation en santé publique de nombreux médecins. C'est ainsi qu'elle accueille, pendant un an, des médecins de l'Education nationale, des médecins inspecteurs de santé publique (qui, dans les DRASS et DDASS, s'occupent, par exemple, des méningites, des TIAC (toxi-infections alimentaires collectives) et qui assurent aussi l'animation des programmes régionaux ou départementaux de santé...) et en formation plus courte, des médecins territoriaux (protection maternelle et infantile, santé des personnes âgées ou handicapées...), médecins conseillers jeunesse et sports, médecins coordinateurs de COTOREP (commissions techniques d'orientation et de reclassement professionnel) , médecins du travail, praticiens hospitaliers... ».
Quant à l'implication de l'ENSP dans le champ de la santé publique, elle ne saurait être tenue, insistent les formateurs, pour quantité négligeable. La santé publique, affirment-ils, « est au cœur des missions de l'ENSP. Les nombreux professionnels qui y sont formés, futurs cadres dans le champ sanitaire et social, sont tous concernés par l'amélioration de la santé de la population et de la performance du système de santé, que ce soit par la mise en œuvre des politiques de santé, par la régulation des dispositifs, par le management des institutions ou encore par la surveillance de la qualité de l'environnement et la gestion des risques ».
Les Drs Carvalho, Laquet-Riffaud et Raimondeau soulignent, en outre, que l'installation de la future école des hautes études de santé publique « gagnerait à s'appuyer sur le processus de réforme pédagogique qui mobilise déjà tous les professionnels de l'ENSP pour développer la personnalisation des cursus, s'ouvrir à de nouveaux publics et offrir des formations "diplômantes" (niveau mastère européen), sans perdre toutefois ce qui fait sa singularité : des formations interdisciplinaires et professionnalisantes ».
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature