L'ADN provenant de la dégénérescence des neutrophiles contribue largement à la viscosité des sécrétions bronchiques. Il est présent en grandes quantités dans les sécrétions des personnes qui souffrent de mucoviscidose. La désoxyribonucléase humaine recombinante (rhDNase) est utilisée dans le traitement de la mucoviscidose, avec succès chez certains patients : les études cliniques ont montré une amélioration de la fonction respiratoire et une diminution des complications infectieuses. Mais de nombreuses questions demeurent sans réponse. Il existe une grande variabilité interindividuelle des réponses à ce traitement. Les bénéfices à long terme sont incertains et l'effet sur l'inflammation des voies aériennes n'est pas clair. Enfin, ce traitement est onéreux et sa rentabilité (rapport bénéfices cliniques/coût) à terme n'est pas définie.
La comparaison de trois protocoles
D'où l'intérêt de comparer les bienfaits de trois protocoles. D'abord, la rhDNase à raison de 2,5 mg une fois par jour. Ensuite, la rhDNase donnée un jour sur deux en alternance avec Actonel. Enfin, une solution saline hypertonique (5 ml à 7 % deux fois par jour), cette dernière constituant un traitement mucolytique alternatif également utilisé dans la mucoviscidose ; des études à court terme ont montré une amélioration de la fonction respiratoire (amélioration de la clairance mucociliaire et de l'expectoration muqueuse chez des sujets atteints de mucoviscidose) similaire à celle obtenue sous rhDNase.
L'étude a été menée en ouvert et en crossing-over ; 48 enfants y ont été inclus, qui ont reçu de manière aléatoire l'un de ces traitements, pendant douze semaines. Cette durée a été choisie, car la réponse à douze semaines est prédictive de la réponse à un an. Le principal critère d'évaluation était constitué par le VEMS et le second était un critère combiné de la capacité vitale maximale, le nombre des infections pulmonaires, la prise de poids, la qualité de vie, la tolérance à l'exercice et le coût total du traitement (à l'hôpital et en ville).
Amélioration du VEMS
Les auteurs trouvent que le traitement quotidien ou un jour sur deux par la rhDNase produisent dans les deux cas une amélioration du VEMS (de 16 et 14 %, respectivement), sans différence significative. En outre, le traitement par la rhDNase produit une augmentation significativement plus importante du VEMS que la solution saline hypertonique (3 %).
La différence des coûts moyens à douze semaines est de 1 409 £ entre la rhDNase quotidienne et la solution saline hypertonique et de 513 £ entre le traitement par la rhDNase donné quotidiennement ou un jour sur deux.
On ne trouve pas de différences significatives entre les traitements pour ce qui est des critères secondaires d'évaluation.
« Nous trouvons des variations interindividuelles importantes des réponses individuelles à la rhDNase », est-il écrit. Environ 50 % des patients sous rhDNase quotidienne et 35 % de ceux sous solution saline hypertonique ont eu une amélioration du VEMS.
Les résultats suggèrent que la réponse à la rhDNase persiste au moins 48 heures et que ce traitement peut donc être donné avec économie.
« The Lancet », vol. 358, 20 octobre 2001, pp. 1316-1321.
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