Récemment modifiée, la définition de la motivation est devenue : « La probabilité qu'un individu adhère, s'engage et poursuive une démarche spécifique de changement » (Conseil des études philosophiques aux Etats-Unis). De ce changement de définition découle une modification de comportement du patient et a fortiori du praticien lorsqu'il s'agit de la prise en compte d'une attitude thérapeutique.
Cette psychologie du changement peut être résumée par le modèle PADIM : Posséder une information, Adhérer à l'information, Décider le comportement, Initier le comportement, Maintenir le comportement. Ainsi, la stratégie du médecin devra s'adapter aux différentes étapes en sachant respectivement savoir : informer, convaincre, motiver, aider, puis accompagner.
Le modèle PADIM
La réussite du changement sera essentiellement favorisée si le médecin a bien repéré l'étape de changement où se trouve le patient, privilégié les stratégies relationnelles adaptées à l'étape, évité d'être en décalage avec son patient (en avance : risque d'échec ; en retard : risque d'incompréhension). Le médecin se doit d'être un « facilitateur » de changement. Les attentes du patient, qui sont de trois ordres (comprendre - dimension pédagogique ; être compris - dimension empathique ; être aidé - dimension thérapeutique), vont lui permettre, si elles sont comblées, d'accroître sa motivation.
En effet, un patient qui comprend bien sa maladie et son traitement est davantage motivé, et pour ce faire le médecin se doit d'avoir des stratégies pédagogiques : connaître les représentations qu'a le patient de sa maladie et de son traitement, fournir des informations compréhensibles, adaptées au rythme, au besoin et aux désirs du patient, vérifier la compréhension du patient.
L'attitude empathique semble la plus positive
Parmi les stratégies relationnelles, c'est l'attitude emphatique qui semble la plus positive (en tout cas, à tous les stades de la relation médecin-malade), car un patient qui a le sentiment d'être compris est davantage motivé. Le médecin doit alors donner la parole au patient et l'autoriser à tout dire, adopter une écoute active et bienveillante, et gérer les émotions de son patient. Néanmoins, les stratégies pédagogiques (pour informer le patient et le faire adhérer au traitement) trouvent leur place au début, et les stratégies thérapeutiques, au stade ultérieur, pour initier et maintenir l'observance.
Un patient qui a le sentiment d'être aidé est davantage motivé. Il importe donc de prendre « à deux » les décisions thérapeutiques, de travailler sur la résolution du problème et de construire une alliance thérapeutique.
D'après la communication de P. Legeron (Paris), lors de la 3e Journée d'actualités en pneumologie, organisée par le Laboratoire GlaxoSmithKline.
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