La prise en charge de l'asthme, maladie chronique et évolutive qui requiert un traitement au long cours complexe, constitue un paradoxe, souligne le Pr A. Taytard (Bordeaux). Alors que les mécanismes physiopathologiques sont mieux connus et que les traitements disponibles sont efficaces, l'asthme reste insuffisamment dépisté et traité, ce qu'illustrent bien les données de l'enquête européenne AIRE. Le contrôle des symptômes est insuffisant (seulement la moitié des symptômes diurnes et 30 % des symptômes nocturnes) ; les consultations en urgence (30 %) restent fréquentes, de même que l'absentéisme professionnel et scolaire (17 et 52 %). Le grand problème est la médiocre observance : la moitié des patients suit correctement le traitement.
Un travail sur la relation médecin-malade
Améliorer l'observance en stimulant la motivation des patients est donc l'objectif du programme innovant, Motiv'Asthme, que lancent les Laboratoires GlaxoSmithKline en proposant un travail sur la relation médecin-malade autour de la motivation.
Motiver le patient c'est tenir compte de ses attentes. Il souhaite comprendre (sa maladie, son traitement), être compris et aidé, souligne le Dr P. Légeron (Paris). Le médecin doit mettre en uvre, selon les cas et le moment de la prise en charge, différentes stratégies, non univoques, suivant trois axes :
- axe pédagogique : dans un premier temps, doivent être exprimées les représentations du patient concernant sa maladie (souvent perçue comme une « crise » liée à la pollution, etc.) ; des informations compréhensibles et adaptées au patient (dont il faut vérifier le degré de compréhension) sont ensuite données ;
- axe empathique : le patient doit se sentir compris ; il convient de lui donner la parole et de l'écouter ;
- axe thérapeutique : le patient a le sentiment d'être aidé s'il prend part à la décision thérapeutique à la résolution des problèmes pratiques.
Plusieurs volets
La journée du 12 octobre 2001 qui a réuni une centaine de médecins répartis en binôme « généraliste-pneumologue » a marqué le lancement national de Motiv'Asthme ; dès la mi-novembre, il sera opérationnel dans les différentes régions françaises. La journée comporte plusieurs volets :
- séance plénière interactive pour faire le lien entre observance et motivation. Les trois axes d'aide à la motivation sont abordés, souligne le Dr D. Huas, généraliste à Paris ;
- travail en ateliers animés par des psychiatres comportementalistes. Les axes de motivation sont détaillés à partir de deux cas : annonce du diagnostic à un adulte anxieux, consultation d'un adolescent peu observant accompagné de sa mère ;
- présentation du questionnaire d'évaluation de la motivation.
A partir de la mi-novembre, des réunions régionales dans toute la France sont prévues ; chaque binôme animera des réunions de dix à quinze généralistes autour des cas cliniques en vidéo. Chaque médecin recevra un questionnaire destiné à mesurer la motivation du patient et à identifier l'axe défaillant, de même qu'un livret d'accompagnement proposant des clés pour améliorer les axes de motivation.
Ultérieurement, les retombées du programme seront évaluées (avis des médecins) afin d'adapter le programme aux besoins, un réseau Internet facilitant le partage d'information entre binômes doit être créé tandis que de nouveaux cas cliniques seront proposés.
Paris. Conférence de presse organisée par GSK en marge de la journée de lancement Motiv'Asthme.
Un comité scientifique pluridisciplinaire
Philippe Godard, pneumologue (Montpellier).
Dominique Huas, généraliste (Paris).
Patrick Légeron, psychiatre comportementaliste (Paris).
Hervé Pegliasco, pneumologue (Marseille).
Jean-Claude Pujet, pneumologue (Paris).
Jean-Louis Racineux, pneumologue (Angers).
Sergio Salmeron, pneumologue (Paris).
Marc Sapène, pneumologue (Bordeaux).
Philippe Serrier, généraliste (Paris).
André Taytard, pneumologue (Bordeaux).
André-Bernard Tonnel, pneumologue (Lille).
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