Mort et douleur

PREMIER ROMAN d' Alma Brami, « Sans elle » (Mercure de France) a pour héroïne une petite fille de dix ans qui, après la mort de son père et de sa petite soeur, fait tout pour aider sa mère à continuer à vivre.

Autre victime, Madison est enlevée au retour de l'école ; dans « Twist » (JC Lattès), Delphine Bertholon imagine comment l'enfant a grandi au fond de la cave qui lui sert de chambre.

C'est un autre fait divers réel, la défenestration d'une Chinoise pour échapper à une descente de police, qui a conduit Olivier Poivre d'Arvor à imaginer dans « le Voyage du fils » (Grasset) les quelques jours que le jeune homme a passé à Paris avant de repartir avec les cendres de sa mère.

Écrit directement en français par l'Afghan Atiq Rahimi, « Syngué Sabour : la pierre de patience » (P.O.L.) met en scène un soldat blessé et immobilisé, auquel s'adresse son épouse sans savoir s'il l'entend et la comprend ; cette confession la libère de l'oppression conjugale, sociale et religieuse.

De son côté, Jean-Louis Fournier, sous le titre « Où on va, papa ? » (Stock), montre un père qui s'adresse à ses deux fils handicapés via un livre, peines, remords et joies confondus.

Le corps blessé encore est au centre de « l'Ange anatomique », d' Ingrid Thobois (Phébus), après qu'un homme blessé ne peut plus avoir d'enfant ; se pose à travers les yeux de l'épouse la question du couple, du corps et de la renaissance.

Boxeuse professionnelle à la veille d'un championnat du monde, Julia Ana Barrera – dont les initiales servent au titre du roman de Pierre Brunet, « JAB » (Calmann Lévy) –, qui fut oubliée à l'âge de trois ans à Tanger par ses parents espagnols, porte en elle une brutalité plus lourde que celle du ring.

Quant à Léa, l'héroïne de Jeanne Benameur dans « Laver les ombres » (Actes Sud), elle danse moins pour la beauté et la perfection du geste que pour contraindre son corps qui se refuse au plaisir, à l'image de sa mère qui devait se prostituer ; les deux femmes finiront par se rencontrer.