Mort d'un détenu à Nanterre

Publié le 14/10/2002

Article réservé aux abonnés

Un prisonnier est mort à la maison d'arrêt de Nanterre, dans les Hauts-de-Seine, dans la nuit du 17 septembre 2002, malgré l'alerte donnée par son compagnon de cellule, rapporte l'Observatoire international des prisons (OIP) : « En début de soirée (son codétenu) tente de le réveiller pour le film à la télévision. Inquiet de ne pas y parvenir, il prévient le surveillant. Quelques minutes plus tard, deux gardiens, dont un gradé, constatant l'état léthargique de M. S. demandent à son compagnon s'il est sous traitement médical. Le codétenu évoque un abcès. Sans pousser plus avant, ils s'en vont. Le lendemain matin, M. S. est découvert mort. » L'administration pénitentiaire parle d'un décès par surdose médicamenteuse. Une enquête judiciaire est en cours, comme de coutume.
M. S., incarcéré depuis plusieurs mois, était suivi régulièrement par le service médical et avait fait une tentative de suicide. « Dans la plupart des prisons, rappelle l'OIP, la permanence des soins n'est pas assurée la nuit. » De plus, c'est au personnel de surveillance de déterminer le degré d'urgence de la situation - alors même qu'il est dépourvu de toute compétence médical - et d'appeler ou non le SAMU ou le médecin de garde à l'extérieur. Pourtant, note l'OIP, la loi du 18 janvier 1994 pose comme principe « d'assurer une qualité et une continuité de soins équivalents à ceux offerts à l'ensemble de la population ».

Le Quotidien du Mdecin