Elles ont entre 20 et 50 ans, s’appellent Marie-Aude, Dominique, Fatima, Michelle ou Florence, toutes sont des anonymes qui ont un jour dû faire face à la terrible nouvelle. Michelle, par exemple, a reçu, à la veille de partir pour les Etats-Unis, un courrier de la Sécurité sociale l’invitant pour la première fois au dépistage organisé. Elle y est allée, «légère et sans souci», mais a dû renoncer à ses vacances. «En quatre mois, j’avais été dépistée, soignée, libérée. J’incite vraiment les femmes à ne pas mettre de côté leur formulaire de dépistage de la Sécu, en se disant que c’est encore de la paperasserie. Je ne sentais rien. Je n’avais pas mal. Cette feuille ma sauvée la vie.»
Anne Hidalgo, adjointe au maire de Paris, explique dans le même numéro : «Ma mère a été victime d’un cancer du sein; heureusement, elle a été dépistée à temps et traitée sans chirurgie traumatisante. J’ai vu partir des femmes très jeunes, je ne pouvais pas rester sans rien faire.» Elle a créé en 2002, sous l’impulsion d’Alain Lhostis, l’Association pour le dépistage des cancers du sein des femmes de plus de 50 ans (Adeca 75). A ce jour, 330 000 Parisiennes ont été invitées au dépistage, plus de 56 000 mammographies ont été réalisées, grâce auxquelles 409 cancers ont été diagnostiqués. «Et sur ces cancers, dix-sept l’ont été grâce à la seconde lecture, qui n’existe pas lorsque le dépistageest individuel.»
A Paris, comme dans de nombreuses capitales, le ruban rose symbole de la campagne s’affichera sur des totems géants exposés autour de l’hôtel de ville. D’autres mairies, comme celle d’Amiens, vont illuminer leur façade en rose et organiser une semaine de communication destinée au grand public.
En France, une femme sur dix est touchée par le cancer du sein. Pour les informer et les convaincre du rôle primordial du dépistage précoce, un site Internet (www.cancerdu sein.org) sera ouvert pendant toute la campagne. Les internautes pourront poser des questions à un médecin cancérologue et partager leurs expériences et leur réflexion sur un forum de discussion. Une brochure élaborée par des médecins sera disponible sur des présentoirs aux couleurs de la campagne placés dans les lieux publics.
Soutenir la recherche.
L’objectif de la campagne est aussi de soutenir la recherche. Les prix mois du cancer du sein sont décernés depuis 2003. Le jury, présidé par le Pr Claude Jasmin et qui réunit, entre autres, les Prs David Khayat, Victor Izrael, Dominique Maraninchi, Bernard le Mevel et Thierry Philip, remettra le 5 octobre trois prix d’une valeur totale de 100 000 euros. Deux prix pour la recherche fondamentale, au Dr Rosette Lidereau (Inserm, service d’oncogénétique du centre René-Huguenin de Saint-Cloud) et au Dr Charles Thellet (directeur de recherche à l’Inserm, centre Val d’Aurelle-Paul Lamarque, Montpellier). Un prix pour la recherche clinique, au Pr Richard D. Gelber (professeur de biostatistiques à l’école de médecine de Harvard et au Dana-Farber Cancer Institute).
Les prix sont financés grâce à une bourse des Laboratoires Lilly (50 000 euros) et à la vente, pendant le mois d’octobre, de produits conçus pour l’occasion dont la liste est disponible sur le site de la campagne. Une pochette de trois bracelets roses (« la vie est belle ») sont par exemple disponibles sur le site de la campagne au prix de 5 euros ; et des robots KitchenAid fabriqués en série limitée sont proposés au prix de 529 euros, dont 100 seront reversés à l’association.
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