LE TEMPS DE LA MEDECINE
EN 2003, au CHU de Montpellier, la file active comprenait 1 500 patients. « Au cours de cette même année, nous avons accueilli pour la première fois 143 nouveaux patients, dans une région où habitent environ 500 000 personnes. Parmi ces malades, 91 venaient d'autres centres hospitaliers - et en particulier de centres de la région parisienne. Depuis quelques années, nous constatons que l'héliotropisme joue un rôle majeur dans les mouvements de population atteinte par le VIH », analyse le Pr Jacques Reynes, chef de service en infectiologie au CHU de Montpellier (hôpital Saint-Eloi).
Parmi ces 143 nouveaux patients, le rapport des sexes est assez similaire à celui des années précédentes : 2 hommes pour 1 femme. Les 52 personnes traitées pour la première fois appartenaient généralement à la tranche d'âge 30-39 ans. « Vingt-cinq d'entre eux étaient originaires d'Afrique subsaharienne et la plupart connaissaient la réputation de notre centre par le biais de travail de l'un des infectiologues du service, le Dr Eric Delaporte, très impliqué dans l'épidémiologie du VIH en Afrique », poursuit le Pr Reynes. Cette tendance à l'arrivée massive de personnes infectées en provenance d'Afrique subsaharienne semble être l'une des particularités majeures de l'infection dans notre pays. Si elle ne pose pas, du moins à l'heure actuelle, de problèmes de possibilité de prise en charge, il se pourrait que dans les années à venir la situation sanitaire se présente de façon différente. En outre, neuf personnes ont été hospitalisées pour l'apparition d'une primo-infection symptomatique. Il s'agissait de 7 hommes jeunes (appartenant dans la quasi-majorité au milieu homosexuel) et de 2 femmes qui avaient été contaminées très récemment. « Ce dernier chiffre témoigne de la persistance de comportements à risque dans certaines populations, en dépit de toutes les campagnes de communication générales ou ciblées », conclut le Pr Reynes.
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