Entre le 1er juin et le 30 septembre 2002, le Système national d'observation de la sécurité en montagne (SNSOM) a recensé 2 907 personnes victimes d'accidents. Un chiffre en très légère amélioration par rapport aux données de l'année précédente, qui totalisaient 2 922 montagnards en difficulté (« le Quotidien » du 20 juin 2002). 2 268 interventions ont été diligentées par les secours spécialisés, dont 1 823 par hélicoptère ; 1 448 accidentés ont été victimes de blessures, 202 de pathologies variées (hypoglycémie, épuisement, mal des montagnes, malaises divers). Et au final, 105 personnes ont perdu la vie. Un chiffre très supérieur à celui de 2001 (85), qui retrouve à peu près le niveau enregistré en 2000 (102).
C'est la randonnée à pied qui fait le plus de victimes (30 décès traumatiques et 27 décès non traumatiques), devant l'alpinisme (30 morts), activité où, compte tenu du nombre des pratiquants et des interventions, la proportion d'accidents fatals est la plus forte. Toujours en 2002, quatre personnes ont trouvé la mort en faisant du parapente ou du deltaplane, autant en descendant des canyons ou en faisant du VTT, deux en escaladant des parois, un en pratiquant la randonnée à skis, ou la spéléologie, ou encore la via ferrata (escalade sur une voie équipée de fixations métalliques).
Un Mémento sécurité
Soixante-dix pour cent des personnes évacuées par les secours en montagne ont entre 15 et 50 ans, 22 % plus de 50 ans et 8 % moins de 15 ans. Ce sont les personnes âgées de plus de 50 ans qui enregistrent la hausse la plus significative parmi les personnes secourues dans la catégorie randonnée à pied, alors que ce sont les 15-50 ans qui sont surreprésentés parmi les parapentistes et les descendeurs de canyon.
Ces données d'accidentologie ont conduit les administrations concernées (ministère des Sports, ministère de l'Intérieur, direction de la Sécurité intérieure et des Libertés locales) à décider de soutenir l'effort des campagnes de prévention et de sensibilisation du public.
Principal support, un Mémento sécurité, « Pour qu'en été la montagne reste un plaisir », va être diffusé à un million d'exemplaires. Il rappelle les conseils élémentaires sur « les bons comportements » ainsi que les préconisations en cas d'accident. L'accent sera mis à cette occasion sur les six bons réflexes qu'il convient d'acquérir en milieu montagnard, quelle que soit l'activité à laquelle on s'adonne : s'informer (un certain nombre d'organismes sont là pour accueillir et dispenser les renseignements de base, utiles à la préparation de tout projet) ; ne rien laisser au hasard (la condition physique de chacun des participants, l'adaptation des projets de sortie à leurs possibilités ainsi qu'une bonne maîtrise des premiers gestes de secours sont des atouts majeurs dans le jeu du parfait montagnard) ; préparer son équipement (emporter de quoi s'orienter, s'hydrater, des vivres énergétiques et une trousse de première urgence contribuent à une bonne gestion du déroulement de l'activité projetée) ; rester vigilant jusqu'au bout (le dosage des efforts, l'adaptation à un milieu changeant, le respect des informations mises à la disposition du public vont compléter efficacement toutes les autres dispositions) ; rester solidaire en cas de problème (savoir demander du secours sans omettre les détails importants, apporter réconfort et protection aux éventuelles victimes peut limiter les conséquences d'une situation accidentogène) ; respecter la montagne (comme toute zone de villégiature, la montagne est habitée, la recherche d'autonomie ne doit pas faire oublier l'intérêt de la relation à l'autre).
De nombreux partenaires (institutionnels, associatifs, professionnels de la montagne) seront mis à contribution pour relayer la diffusion du mémento, tandis que 20 000 affiches seront apposées, non seulement dans les 40 départements montagnards, mais à travers toute la France, des messages radio diffusés en prime, pendant les week-ends des grands départs.
Comme l'année dernière, ce sont les familles et les jeunes seniors (40-50 ans) qui constituent les cibles privilégiées de la campagne, les familles parce que leur groupe hétérogène reflète la pyramide des âges, les jeunes seniors parce qu'on connaît leur attrait pour toutes les nouvelles formes de pratiques physiques et sportives et qu'il convient de leur rappeler l'indispensable préparation physique préalable avant de s'élancer vers les sommets.
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