La France était déjà le quatrième contributeur au budget ordinaire de l'OMS. Elle veut maintenant faire plus et mieux. La signature de l'accord-cadre conclu pour la période 2003-2006 veut afficher cette volonté de partenariat français avec l'agence onusienne ; 1,5 million d'euros ont été débloqués à cet effet. Trois grands chantiers mondiaux devraient profiter de cette coopération, avec, selon la formule de Jean-François Mattei, « plus de solidarité, plus de cur et plus d'espoir ».
- La sécurité sanitaire mondiale, avec la nécessité de renforcer les réseaux d'alerte et de surveillance tout en confortant les initiatives de lutte contre les maladies transmissibles. Paris va mettre un expert de l'Institut de veille sanitaire (InVS) à disposition du Réseau mondial d'alerte et de réponse aux épidémies (GOARN) ; l'Institut de recherche et développement (IRD) y collaborera au niveau de son pôle lyonnais sur la surveillance et l'alerte des maladies transmissibles.
La France propose aussi à l'OMS de participer à la révision du Règlement sanitaire international (RSI) pour mettre au point les réglementations nationales qui sécurisent les échanges d'agents pathogènes. L'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (AFSSAPS) s'associera à ces démarches. La sécurité sanitaire des aliments n'est pas oubliée : l'Institut Pasteur mettra à disposition de l'OMS un expert.
Sida et SRAS
- La lutte contre la propagation des épidémies. C'est surtout l'initiative de l'OMS dite « trois sur cinq » qui a été mise en avant par Jean-François Mattei et Jong-Wook Lee. Ce programme vise à permettre à trois millions de personnes infectées par le VIH de recevoir un traitement d'ici à 2005. La France s'engage à soutenir l'OMS dans ses efforts pour coordonner les actions des différents pays avec tous les acteurs concernés : Fonds mondial, Banque mondiale, coopérations bilatérales et multilatérales, secteur privé...
Jean-François Mattei a aussi insisté sur sa volonté d'impliquer le GIP Ensemble pour une solidarité thérapeutique hospitalière en réseau (ESTHER), aux côtés de l'OMS, en envisageant de détacher auprès de l'organisation un expert sur le sida, pour que le « banc d'essai » français en matière de méthodes pratiques pour favoriser l'accès aux traitements serve de modèle à la communauté internationale.
Egalement au menu épidémiologique de l'accord-cadre, l'émergence de nouvelles infections, en tête desquelles le SRAS, qui témoignent, souligne le ministre de la Santé, de « l'urgence à agir » en ce domaine.
Mais le renforcement de la surveillance et de la réponse au paludisme, à la tuberculose, à la trypanosomiase, aux maladies cécitantes, à la poliomyélite ou au choléra ne doivent évidemment pas être négligées.
- La lutte contre les dépendances. Jean-François Mattei salue le rôle majeur tenu par l'OMS pour l'adoption de la convention cadre de lutte contre le tabac. C'est dans son cadre que la France inscrit ses propres efforts en la matière et le ministre a annoncé sa ratification prochaine par l'Assemblée nationale.
Ces chantiers sont prioritaires, mais d'autres démarches communes sont à mentionner. En particulier, les choix que la communauté internationale s'apprête à faire sur des sujets sensibles tels que le clonage ou les perspectives de la thérapie cellulaire.
Dans ce vaste chapitre santé de la mondialisation, il faut encore signaler la sécurité sanitaire des produits de santé et, en particulier, de la politique de transfusion sanguine, avec des programmes ciblés sur la qualité de la chaîne transfusionnelle, ainsi que sur la promotion du sang bénévole.
Enfin, pour les greffes d'organes, de tissus et de cellules, l'Etablissement français des greffes (EFG) va fournir son expertise aux pays en développement pour l'encadrement des pratiques, le contrôle de l'origine, les modalités de prélèvements et la qualité des greffons.
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