« Dans son champ d'activité, celui des déficits immunitaires héréditaires, il était le monarche incontesté », écrivent Walter Gratzer et David Nathan dans « Nature ». De qui s'agit-il ? De Fred Rosen, immunologiste et pédiatre, décédé le 21 mai. Dans le domaine des sciences biomédicales, Rosen, qui fit presque toute sa carrière à Harvard, est l'un des auteurs les plus cités. Parmi les nombreux travaux de cet homme renommé pour son flair clinique et sa chaleur humaine, citons celui qui fit sa fierté : la découverte du syndrome d'hyper-IgM lié à l'X. Le chercheur montra également qu'un autre déficit immunitaire mortel (l'agammaglobulinémie liée à l'X) est caractérisée par un déficit en cellules B circulantes. Dans la cascade du complément, il rattacha à un déficit en C3 une maladie pédiatrique jusque-là inexpliquée. Dans le syndrome de Wiskot-Aldrich, il identifia une molécule anormale à la surface des cellules T. Il développa le traitement du déficit immunitaire par les IgG, sauvant de nombreuses vies.
Fred Rosen avait des amis aux quatre coins du monde. Il parlait, écrivait et lisait une demi-douzaine de langues. Il était spécialement attiré par la Russie, sa littérature, sa musique, sa culture. Il participa à la mise en place d'une unité de leucémie de l'enfant à Saint-Pétersbourg.
« Nature » du 23 juin 2005, p. 1044.
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