Il est trois semaines à La Réunion où il partage un cabinet libéral puis trois semaines en métropole où il exerce une activité hospitalière de médecine polyvalente. Entre temps, le Dr David Birman assure quelques créneaux horaires sur le site de conseils médicaux « Médecindirect » et apprécie cette complémentarité. « Ne faire que du téléconseil médical sans avoir eu une longue pratique clinique avant ou en parallèle, ne me semble pas possible », estime-t-il. Il répond et dialogue ainsi par courriel, sur un serveur sécurisé, avec les 180 000 adhérents du Crédit Mutuel-MTRL qui font partie de cette expérience pilote et qui sera élargie à un million d’assurés au début de l’année prochaine.
Qui sont-ils ? « Il s’agit souvent, explique le Dr Birman, d’internautes ayant déjà consulté mais qui ont besoin d’une information complémentaire ou s’inquiètent des effets secondaires de médicaments. Il m’est arrivé de devoir expliquer et traduire en langage simple et imagé l’intégralité d’un compte rendu de scanner. Un grand nombre d’entre eux ont aussi besoin d’être rassurés. Cela demande une réflexion intellectuelle différente pour appréhender les plaintes des patients-internautes. Il faut personnaliser la réponse quitte à demander des informations complémentaires pour émettre des hypothèses de diagnostic, conseiller et orienter ». Le « téléconseil » proposé par des sociétés sur le web n’est pas un acte de consultation et ne relève donc pas des décrets sur la télésanté qui viennent de paraître. Il n’est guère question pour l’instant de rédiger des ordonnances, mais David Birman n’y serait pas opposé pour des médicaments de première intention.
Un service complémentaire
Pour le Dr Frédéric Dussauze, un des trois fondateurs de ce site, cette médecine par internet répond à un besoin et permet « d’optimiser et d’améliorer l’offre de soins ». « Dans ma pratique quotidienne en cabinet, j’échangeais avec mes patients par courriel, pour un complément d’ordonnance, la prise en compte d’une information omise par le patient ou la préparation d’une consultation, » précise le Dr Dussauze qui préfère nettement le courriel aux coups de fils intempestifs. « Médecindirect », créé en 2008, est né de cette expérience et d’un constat : « les médecins sont débordés et ce n’est pas le rôle du 15 de gérer ce genre de conseils ». La charte adoptée a été approuvée par le Conseil de l’Ordre, les échanges sont sécurisés et le stockage des données autorisé par la HAS. « Il y a un important côté humain. Il faut savoir rassurer mais également renvoyer immédiatement en consultation si nécessaire » explique le Dr Dussauze. Prochaine étape : mettre en place un service téléphonique et élargir les créneaux horaires. Actuellement un internaute est assuré d’obtenir une réponse en moins de douze heures.
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